En d’autres termes, il serait peu probable de voir le secrétaire d’État Antony B. Blinken assister personnellement aux prochaines rencontres Israélo-Arabes.
D’après le média en ligne ‘The Times of Israel’, l’envoyé spécial américain sera chargé « d’encourager d’autres pays à suivre l’exemple des Émirats arabes unis, de Bahreïn et du Maroc, qui ont normalisé leurs relations avec Israël… ». Ledit envoyé, nommé par le département d’État, devrait disposer du grade d’ambassadeur.
Présentée par deux membres de la chambre des représentants, le démocrate Ritchie Torres et le républicain Michael Lawler, le projet de loi a été adopté par une écrasante majorité de 413 voix pour et 13 contre, ainsi que 8 abstentions. Le texte devra toutefois passer par le Sénat avant d’être adopté, mais nombreux observateurs affirment qu’il n’y aura pas de mauvaise surprise et qu’il passera « comme une lettre à la poste ».
Le projet de loi prévoit de « renforcer les accords existants entre Israël et les pays à majorité musulmane, tout en coordonnant les efforts au sein du gouvernement américain et en s’engageant diplomatiquement avec les gouvernements étrangers, les organisations non gouvernementales et d’autres parties prenantes », explique le journal israélien.
+ Un sommet au Maroc à la mi-juillet ? +
Ce projet de loi intervient dans un contexte en dents de scie dans les relations entre Tel Aviv et les pays arabes ayant normalisé les relations en vertu des Accords d’Abraham de décembre 2020, à savoir le Maroc, les Émirats arabes unis, le Bahreïn et le Soudan, en plus de l’Égypte. Et pour preuve, le flou qui règne actuellemnt autour du Forum du Néguev.
La deuxième édition de ce sommet, qui réunit les chefs de diplomatie des pays concernés en plus des États-Unis, était initialement prévue au Maroc en mars 2023 avant d’être reportée à juin, sans donner de nouvelle date ni de raison précise derrière ce report. Des médias israéliens ont par la suite évoqué, dans un premier temps, la date du 25 juin, puis ensuite la mi-juillet, mais sans confirmation officielle.
Les observateurs imputent ce retard aux récentes “violences” perpétrées par les forces israéliennes à Gaza et Al Qods, et à la politique “sévère” du gouvernement de Benyamin Netanyahou et ses alliés d’extrême droite. À cela s’ajoute le désaccord autour de l’appellation même de l’événement, “Néguev”, considérée trop hébraïque au goût des certaines parties arabes.
Autre point de discorde: le lieu de l’événement. Le Maroc propose la ville de Dakhla, conformément aux vœux exprimés par Nasser Bourita durant la première édition, tenue dans le désert du Néguev en Israël, les 28 et 29 mars 2022. Bourita avait émis le vœu alors, en présence de ses homologues arabes, américain et israélien, de voir l’événement faire escale dans « un autre désert », une allusion à Dakhla dans le Sahara marocain.
Mais d’après la presse israélienne, l’entourage de Joe Biden aurait émis « des réserves » à ce propos afin d’éviter la polémique ou plutôt ménager les adversaires de la marocanité du Sahara.
Pourtant, c’est dans le cadre de mêmes accords d’Abraham en 2920 que Washington avait reconnu la souveraineté du Royaume sur ses provinces sahariennes.
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