Été 2025 – Les MRE boudent-ils vraiment le Maroc ou est-ce une question de conjoncture?

Cet été, un constat s’impose : les Marocains Résidant à l’Étranger (MRE) semblent avoir délaissé le Maroc. Plages presque vides, hôtels peu remplis, et frustration palpable chez certains professionnels du tourisme. Cette absence remarquée interroge : s’agit-il d’un désintérêt durable de la diaspora pour la destination Maroc devenue « extrêmement chère », ou d’une réaction passagère à une situation économique devenue étouffante ? À travers ce phénomène visible et inédit, c’est tout un modèle de relation entre les MRE et leur pays d’origine, le Maroc, qui semble vaciller.

— Voici le constat, du site spécialisé TourisaPost, partagé par une majorité silencieuse : 

Sur les réseaux sociaux, les images parlent d’elles-mêmes : les plages de M’diq ou de Saïdia, habituellement prises d’assaut en juillet, apparaissent aujourd’hui presque désertes. Les hôtels affichent des taux d’occupation à peine supérieurs à 50 %, les restaurants peinent à remplir leurs tables, et même des destinations emblématiques comme Marrakech notent un recul sensible de la fréquentation.

Les professionnels du secteur l’évoquent avec prudence, mais le constat est généralisé : les MRE ne sont pas venus en masse cette année. Ce retrait n’est pas le fruit du hasard. Il résulte, pour beaucoup, d’un ras-le-bol exprimé face à la hausse continue des prix. Billets d’avion, locations, restauration, activités estivales… tout semble avoir atteint un seuil de saturation, incompatible avec le budget moyen des familles de la diaspora.

Cette situation s’ajoute à une impression plus profonde : celle d’un manque d’effort du pays pour accueillir convenablement ceux qu’il considère pourtant comme ses enfants. Le service, l’infrastructure, la transparence tarifaire ou encore l’attente aux frontières sont souvent pointés du doigt. Pour beaucoup, le sentiment de déconnexion entre le discours officiel et la réalité vécue pousse à chercher ailleurs. Et ailleurs, les alternatives existent : Espagne, Turquie, Égypte, Balkans… autant de destinations qui offrent aujourd’hui une meilleure équation coût-plaisir.

+Un attachement mis à l’épreuve, mais pas rompu + 

Historiquement, le lien entre les MRE et le Maroc a toujours été fort, parfois même sacré. Les vacances d’été n’étaient pas seulement des congés : elles étaient un retour au pays, une immersion familiale, une forme d’ancrage identitaire. Ce lien affectif a longtemps résisté aux aléas économiques. Mais en 2025, il semble qu’il ne suffise plus à faire oublier une réalité devenue trop pesante.

Pour autant, faut-il y voir un boycott volontaire, une rupture définitive ? Pas nécessairement. Il s’agit peut-être davantage d’un signal d’alarme qu’un réel divorce. Les MRE ne boudent pas leur pays, ils réclament une meilleure considération. Ils veulent un Maroc à la hauteur de leur attachement. Un Maroc qui écoute leurs besoins, ajuste son offre, et respecte leur fidélité. La désaffection actuelle est un avertissement, pas un reniement.

Les mois à venir seront décisifs. Si le Maroc veut retrouver la confiance de sa diaspora, il devra faire preuve d’écoute, de lucidité, et de réactivité, estime TourismaPost

“Car les MRE ne sont pas simplement des touristes. Ils sont une composante vivante de la nation, avec des attentes légitimes. Leur absence cet été ne signifie pas qu’ils ont tourné la page — mais qu’il est temps d’en écrire une nouvelle, ensemble”, ajoute la même source.

Article19.ma