— Une mise en scène macabre pour maintenir l’emprise par la peur
Le groupe État islamique en Afrique de l’Ouest (ISWA) a diffusé une vidéo d’exécution particulièrement chorégraphiée, intitulée “La conséquence de la trahison”, dans laquelle sept hommes sont décapités simultanément.
Cette séquence ne se limite pas à l’expression d’une violence extrême : elle s’inscrit dans une stratégie de propagande visant à asseoir le pouvoir du groupe armé en instaurant la terreur, tout en réaffirmant sa position au sein du réseau élargi de l’État islamique (EI), relève le site spécialisé américain TRAC.
Une stratégie de terreur dans une région sous tension
Dans la région du lac Tchad, où ISWA est engagé dans un combat à la fois contre les forces de sécurité nigérianes et contre le groupe rival Boko Haram, la terreur est un outil central. Pour conserver la loyauté — ou du moins le silence — des populations locales, l’organisation n’hésite pas à accuser de “trahison” ou “d’espionnage” ceux qui sont soupçonnés de collaborer avec l’État ou de basculer vers des factions adverses, précise la même source. .
Ces accusations sont souvent arbitraires, et les personnes visées, prises dans une guerre d’information impitoyable, ne bénéficient d’aucune protection étatique. Elles deviennent ainsi des cibles faciles de la justice expéditive de l’ISWA.
Une production inspirée de la propagande de l’EI en Syrie et en Irak
La vidéo reprend les codes visuels établis par la propagande de l’EI depuis 2014. Elle évoque notamment “Même si les mécréants le détestent”, l’une des productions les plus notoires du groupe, diffusée en septembre 2014. Comme dans cette dernière, les victimes sont habillées de façon uniforme — cette fois en combinaisons rouges vives — et agenouillées devant une tranchée destinée à recueillir leur sang.
Leurs confessions, visiblement obtenues sous la contrainte, servent à justifier leur exécution. Le niveau de production et la maîtrise de la mise en scène suggèrent que le réalisateur a probablement été formé au sein de l’appareil de propagande de l’EI en Syrie ou en Irak, voire qu’il en est directement issu, ajoute la même source.
TRAC : Terrorism Research & Analysis Consortium
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