Arrêt sur images – La vie des paysans à Timahdite pendant les fortes chutes de neige (AP)

Pour les habitants de Timahdite, village marocain niché dans la plus haute chaîne montagneuse du Moyen-Atlas, les fortes chutes de neige provoquent des semaines, voire des mois d’isolement.

Les tribus nomades amazighes qui y vivent dépendent de l’élevage de moutons qui paissent dans les forêts luxuriantes autour du village, situé à une altitude de 1.800 mètres dans les montagnes du Moyen Atlas. Mais à mesure que l’hiver s’installe, elles sont progressivement coupées du monde, selon un reportage réalisé par l’agence de presse américaine Associated Press (AP).

La couleur ocre des montagnes cède la place à un blanc immaculé. L’isolement persiste jusqu’à ce que la route menant au village soit rouverte par les tracteurs des autorités locales, mais souvent tardivement.

+ Il n’y a rien à faire que de prier… +

Après seulement une semaine des premières chutes de neige de la saison, les tables de billard et de baby-foot qui permettent aux jeunes de passer le temps sont entièrement couvertes. Les moutons sont tous rassemblés dans une petite grange pendant des jours.

Lorsque le temps enneigé prend fin, les familles tentent de retrouver leur vie normale. Les enfants marchent le long des routes sinueuses pour atteindre l’école la plus proche.

Alors que la plupart des hommes reprennent le travail dans les villes voisines, les femmes ont la lourde tâche de s’occuper de la vie du village. Elles coupent le bois dans une forêt voisine pour le chauffage, cuisent le pain amazigh à partir de la farine qui avait été stockée des semaines avant l’hiver. L’après-midi, elles marchent ou montent à dos d’âne vers les lacs ou les sources d’eau à proximité pour laver les vêtements qui peuvent enfin sécher au soleil. Parfois, elles jouent aussi le rôle de berger.

Les fortes pluies et chutes de neige sont généralement bien accueillies au Maroc, un pays côtier au bord du Sahara avec peu de sources d’eau douce. Les agriculteurs attendent avec impatience la saison des pluies car l’agriculture dépend du stockage de l’eau de pluie dans les barrages, et les prix des légumes et des fruits peuvent être affectés par les niveaux de pluviométrie.

Mais pour des femmes comme Aqli Fatima, debout dans sa maison pendant que ses filles nourrissent les poules et nettoient un tapis, l’hiver est une épreuve. Malgré tous les efforts de sa famille et leur briques ou sacs en nylon, l’eau de la pluie et de la neige fondue s’infiltre dans leur petit salon.

« C’est comme ça chaque année, il n’y a rien à faire que de prier. »

Mohamed Miloud est assis chez lui alors que ses enfants ont été déposés par un véhicule de transport scolaire. Un panneau solaire est perché au-dessus de sa maison en briques alors que sa fille Ihsan jette un coup d’œil dehors.

« Peut-être que les choses iront mieux pour eux », dit-il.

Photos: Associated Press

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