L’ex-bâtonnier et ancien ministre des droits de l’homme, Mohamed Ziane a réaffirmé « l’authenticité » de la lettre de son client Nacer Zefzafi, un des meneurs des manifs Al Hoceima actuellement en détention, mettant au défi la Délégation générale à l’Administration pénitentiaire et à la Réinsertion (DGAPR) qui vient d’affirmé dans un communiqué que ce dernier « n’a pas remis de message » à son avocat.
« Je confirme que Zafzafi m’a remis la lettre, cela sera clarifié lorsque je comparaitrai devant la justice », a déclaré Ziane à Alyaoum 24, exhortant son client à lui rendre justice.
Concernant son « interdiction » de rencontrer les détenus, Me Ziane a qualifié cette décision de « grand scandale et de décision inacceptable ».
Il a également relevé que le communiqué de l’administration pénitentiaire ignore la loi, soulignant que la relation entre l’avocat et ses clients est protégée par les textes qu’il ne faut pas transgresser.
La DGAPR avait indiqué, jeudi, dans un communiqué que Zafzafi a « nié catégoriquement dans une déclaration écrite toutes les allégations de l’avocat Mohamed Ziane », notamment celle de lui avoir remis des documents que ce dernier a publié sur des sites électroniques et des réseaux sociaux.
Dans sa mise au point, la DGAPR a souligné, en outre, qu’elle a décidé de demander à l’autorité judiciaire compétente l’ouverture d’une enquête sur les allégations de l’avocat pour vérifier la source effective de ces documents et qu’elle sera désormais contrainte d’interdire à Ziyane d’entrer en contact avec les détenus.
Maître Ziane avait précédemment affirmé que la lettre de Zefzafi est « 100 pc authentique », ajoutant que c’est Zefzafi lui-même qui l’a écrite de sa propre main.
Me Ziane a également démenti que ladite lettre constitue un appel à l’apaisement qui serait identique à celui auquel appelle le gouvernement, mais plutôt pour dire qu’il ne peut y avoir de concession quant à leurs revendications.
« Alors, le gouvernement n’a pas à se soucier au sujet de l’apaisement », a dit Ziane soutenant que Zefzafi souligne qu’ « il ne peut y avoir d’apaisement ou de dialogue sans la libération de tous les détenus et l’abandon des poursuites à l’encontre des jeunes du Hirak du Rif ».
Il a, en outre, relevé que « la lettre est civilisée et ne contient aucun mot portant atteinte au roi… mais qu’elle n’est pas une lettre de soumission ».