C’est un pavé dans la mare que vient de jeter le PAM en dénonçant publiquement « les passe-droits » et « la rente » dont a bénéficié un riche parlementaire du PJD à l’ombre du Cabinet Benkirane.
C’est un responsable d’une organisation professionnelle de la pêche maritime à Al Hoceima qui vient de dénoncer documents officiels et chiffres à l’appui, les énormes privilèges accordés à trois opérateurs du secteur au détriment de la pêche artisanale et autres.
Intervenant, lors du débat national sur Hirak Rif (manifs d’Al Hoceima) qui a eu lieu récemment à Tanger, ce professionnel a cité l’exemple de cet opérateur qui, en 2014 disposait pour son bateau d’une autorisation de palangrier uniquement, a été autorisé, en 2015 par le ministère de tutelle, à se transformer en thonier-palangrier-réfrigéré avant de le revendre, en 2016, à une autre personne.
Ce bateau, a-t-il encore souligné, a bénéficié, en 2015, d’une « largesse » sans précédent en étant autorisé à pêcher 50 tonnes dans la zone Nord et 140 tonnes en pêche artisanale et côtière dans tout le Maroc.
+Main basse sur le thon rouge…introuvable sur le marché local+
Selon l’intervenant, trois opérateurs au Maroc — y compris ce parlementaire du PJD –, disposent d’un quota de 234 tonnes, soit 62,56 pc du quota de pêche du thon rouge au Maroc contre 37,43 pc pour l’ensemble des autres opérateurs.
Revenant sur l’histoire de l’opérateur, qui avait revendu son bateau, il a indiqué que ce dernier a crée une société laquelle a été autorisée à pêcher 112 tonnes alors que la pêche côtière et artisanale dans tout le Maroc ne dépasse pas 150 tonnes et au moment où deux autres personnes, un parlementaire (RNI) et l’autre un colonel retraité, disposent d’un quota de 105 tonnes chacun.
Selon lui, cette société, qui dispose d’un quota de 112 tonnes, est virtuelle alors que la note circulaire du secrétaire général du ministère de la pêche maritime, sous la tutelle d’Aziz Akhannouch, stipule qu’à défaut d’inactivité ou d’exploitation du quota attribué, ledit quota sera attribué à une autre madrague.
Il a également indiqué qu’en 2017 et alors que les protestations étaient déjà en cours à Al Hoceima, trois personnes ont bénéficié de 65,18 pc des 196 tonnes attribuées aux pêches côtières et artisanales dans tout le Maroc.
L’une de ces sociétés, a-t-il précisé, appartient au président de la chambre méditerranéenne de la pêche qui est aussi membre du PJD à la Chambre des Conseiller.
Selon ce professionnel, membre du PAM, le secteur de la pêche compte dans la région Nord près de 300 barques de pêche artisanales et 60 bateaux de pêches côtières.
Il a laissé entendre que parmi les causes du Hirak: « l’économie de rente, le népotisme et l’injustice sociale ».
Ce responsable dont le diagnostic a été publié dans le journal Akhir Saa, ce lundi, a rappelé que durant le mandat de Benkirane, rien n’a été fait pour mettre un terme à ce « dysfonctionnement ». Un laxisme qui a poussé les gens à sortir dans les rues d’Al Hoceima, suite au décès accidentel du poissonnier Mohcine Fikri en octobre 2016.