Presse – Malgré les contestations, le projet de la controversée “Commission provisoire” du CNP exposé au Parlement

Polémique. Malgré les protestations de plusieurs organismes représentatifs des journalistes, la processus de la mise en place de la très polémique commission provisoire de gestion des affaires du secteur de la presse et de l’édition, se poursuit tranquillement.

Ce mercredi matin, la Commission de l’Éducation, de la culture et de la communication à la Chambre des représentants a adopté, mercredi, le projet de loi n°15-23 portant création de ladite Commission provisoire. Quinze membres, des députés de la majorité ainsi que du groupe de l’Union socialiste des forces populaires (USFP), ont voté pour, alors que deux autres, issus du Parti de la justice et du développement (PJD) ont voté contre. Tandis que trois députés du Parti du progrès et du socialisme (PPS) se sont abstenus, lors d’une séance tenue en présence du ministre de la Jeunesse, de la culture et de la communication, Mohamed Mehdi Bensaid.

À noter que seul le groupe parlementaire de l’USFP a déposé des propositions d’amendements, alors que les autres groupes, aussi bien de la majorité que de l’opposition, n’ont pas bougé le petit doigt, malgré les sorties médiatiques de certains cadres de partis ayant affiché leur mécontentement et leur opposition à la création de la commission provisoire.

+ Une atteinte au droit des journalistes de choisir démocratiquement leurs représentants +

Hassan Oumribt, président, membre du du groupe du PPS a déclaré que « son groupe refuse le projet » car celui-ci exclut certains,, et constitue une ingérence du gouvernement dans les affaires d’une institution indépendante (le Conseil national de la presse, ndlr).

De son côté, Driss Sentissi, président du groupe parlementaire du Mouvement populaire (MP) a réfuté les rumeurs selon lesquelles son parti avait “boycotté” les amendement, ajoutant qu’”il préfère qu’il y ait un concensus entre les professionnels du secteur de la presse, le ministère et les groupes parlementaires, afin d’éviter toute division au sein du corps professionnel”.

Ahmed Touizi, président du groupe du Parti authenticité et modernité (PAM), a indiqué que “les groupes parlementaires ont présenté une proposition de loi en accord avec les composantes du Conseil national de la presse, mais celle-ci a été retirée à cause des désaccords entre les instances représentatives des journalistes”. Et d’ajouter que “s’il y avait eu un accord sur une proposition de loi, le gouvernement n’aurait pas mis sur la table son projet de loi”.

Pour rappel, plusieurs organisations professionnelles et personnalités politiques se sont exprimées contre la création de la commission provisoire, arguant que celle-ci représente une violation de la Constitution, et une atteinte au droit des journalistes de choisir démocratiquement leurs représentants au sein du CNP, loin de toute influence étatique.

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