Focus – Le Maroc envisage d’inverser le flux du GME si Alger interrompt son approvisionnement en gaz

Le Maroc examine avec l’Espagne la possibilité d’inverser le flux du gazoduc Maghreb-Europe (GME), dont le contrat arrive à expiration le 31 octobre courant, au cas où l’Algérie décide de ne pas le renouveler, a indiqué lundi un haut responsable marocain à l’agence de presse Reuters.

« Pour le Maroc, le GME est plus un outil de coopération régionale… nous ne le laisserons pas rouiller », a déclaré le haut responsable, qui a préféré garder l’anonymat.

Il a ajouté que le Maroc était en pourparlers avec l’Espagne pour utiliser leurs terminaux de GNL pour acheminer du gaz vers le Maroc en utilisant le même gazoduc.

« Ce GNL ne concurrencera pas les approvisionnements espagnols en gaz. Il s’agira d’un achat supplémentaire commandé par le Maroc qui paiera le coût du transit par les terminaux espagnols et le gazoduc », a-t-il précisé.

+ Le Maroc a déjà accordé des permis aux importateurs de gaz +

Le Maroc a également accordé des permis aux importateurs de gaz en prévision du non-renouvellement par l’Algérie de l’accord sur le GME, a-t-il déclaré.

Pour rappel, l’Algérie a récemment laissé entendre qu’elle ne renouvellerait pas l’accord d’exportation de gaz via le GME, qui traverse le Maroc et dont la capacité est de 13,5 milliards de m3, et qu’elle envisage d’approvisionner directement l’Espagne en gaz via le gazoduc Medgaz, dont la capacité sera porté à 10 milliards de m3 d’ici décembre.

Toutefois, le président algérien Abelmadjid Tebboune a récemment fait savoir qu’aucune décision définitive n’a été prise concernant le gazoduc Maghreb-Europe.

Alger avait unilatéralement décidé, fin août dernier, de rompre ses relations diplomatiques avec le Maroc, invoquant des « actions hostiles », et, le mois dernier, de fermer son espace aérien à tous les avions marocains, des décisions injustifiées.

Article19.ma

1 COMMENTAIRE

  1. Comme solution de rechange provisoire, il n’y a rien à redire, mais elle ne doit pas devenir éternelle. Nous ne devons pas être tributaire de l’Espagne pour une marchandise essentielle qu’elle ne produit pas. Ce sera comme une épée de Damoclès au-dessus de nos têtes qui permettra à notre voisin du nord de retourner à la case départ et de continuer à nous racketter comme il a fait depuis 1975. Basta amigo !

    Notre pays doit construire d’urgence un terminal de stockage et de regazéification du GNL à Tanger comme celui prévu à Jorf Lasfar en vue d’équilibrer les forces (TRES IMPORTANT), d’une part et d’alimenter nos installations industrielles et de production de l’énergie électriques, d’autre part.

    Le gazoduc deviendra Pipeline Maroc-Europe (PME) pour couper définitivement avec le GME et servira alors de régulateur pour alimenter le Maroc et l’Espagne dans les deux sens selon les besoins de l’une ou l’autre des parties comme cela se fait pour l’énergie électrique.