Le renforcement de la surveillance autour des villes occupées de Ceuta et de Melilla ainsi que le refoulement immédiat des migrants illégaux originaires des pays sub-sahariens ont poussé de nombreux candidats à l’immigration clandestine à chercher d’autres moyens pour gagner l’Europe à travers le détroit de Gibraltar.
Des médias espagnols ont indiqué que le nombre de migrants débarquant sur les côtes de l’Andalousie a augmenté de 163% depuis le refoulement vers le Maroc de 116 migrants, qui avaient réussi à entrer à Ceuta et à Melilla, soulignant que le refoulement immédiat de ces migrants a relancé l’activité des réseaux de trafic d’êtres humains à bord des « embarcations de la mort ».
Les mêmes sources, relayées par Hespress, ont relevé que les mafias de la traite des êtres humains ont tiré d’importants bénéfices financiers comme le montrent des rapports publiés par l’Organisation européenne de police « Europol », soulignant que de nombreux responsables européens ont insisté sur la nécessité d’une approche politique commune fondée sur des relations de confiance avec les pays voisins, en particulier le Maroc.
A cet égard, le ministre espagnol de l’intérieur Fernando Grande-Marlaska a déclaré que les pays de l’Union européenne se doivent d’avoir une approche politique de migration fondée sur une bonne entente avec les pays de la rive sud de la Méditerranée, soulignant que la prévention de la migration illégale était la solution la plus efficace pour réduire le flux migratoire, et ce dans le cadre du partenariat et de la coopération avec les pays de transit et les pays émetteurs.
L’Union européenne s’est engagée à fournir un soutien financier et logistique aux pays d’Afrique du Nord pour lutter contre les réseaux criminels et pour le contrôle des frontières, a rappelé Marlaska lors d’une conférence sur la sécurité et l’immigration tenue dans la ville espagnole des Asturies, soulignant l’importance de promouvoir l’immigration légale et d’œuvrer à l’intégration des migrants légaux.
Le responsable espagnol a estimé que la sécurité et la stabilité dans les pays d’Afrique du Nord et du Sahel s’accompagneront inévitablement d’une sécurité accrue dans la zone euro, saluant les efforts déployés par des pays tels que le Maroc, l’Algérie, la Mauritanie et le Sénégal, qui ont besoin de plus de moyens pour continuer à lutter contre l’immigration illégale.
« L’Espagne maintient un bon niveau de coopération grâce à son engagement indéfectible envers ses partenaires en Afrique du Nord et au Sahel pour mettre en œuvre des programmes, des projets et des initiatives sécuritaires visant à lutter contre l’immigration, le terrorisme et le crime organisé », a-t-il déclaré ajoutant que « la coopération solide et exemplaire avec le Maroc, le meilleur partenaire de l’Espagne, impose à l’UE de répondre à sa demande d’aide ».
Des organisations de gauche espagnoles se sont opposées, souligne-t-on, à l’approbation par la Commission européenne d’une allocation de plus de 50 millions d’euros au profit du Maroc. Le parti de la gauche radicale Podemos, dirigé par Pablo Iglesias, a déclaré que l’UE « récompensait la politique répressive du Maroc contre les migrants clandestins au niveau de Ceuta et de Melilla », accusant le gouvernement marocain de faire chanter l’Europe.