Honda Kôichi. Maître japonais de haïku ? Spécialiste de l’estampe ? Cet artiste nippon excelle dans un tout autre domaine : la calligraphie arabe. Du grec «kallos» (beauté) et de «graphein» (écrire), la calligraphie des caractères arabes est l’art de la belle écriture, celle de la parole divine, du Coran. Calligraphe aujourd’hui particulièrement reconnu dans le monde de l’islam, Honda Kôichi a reçu de nombreux prix, notamment au concours international de calligraphie arabe. C’est le maître turc Hasan Çelebi qui lui a remis le titre de calligraphe en 2000.
Un rythme musical
Sensibilisé à la calligraphie grâce aux kanas japonais et aux idéogrammes chinois, M. Kôichi s’est laissé séduit par la calligraphie arabe. Interprète au Moyen-Orient, il participe un jour à une mission d’études topographiques chargée de réaliser des cartes géographiques du Moyen-Orient. C’est en observant les calligraphes porter sur les cartes le nom des rivières et des collines, que Honda Kôichi tombe sous le charme de cette écriture. «La forme de tous les caractères est naturelle, bien équilibrée. Les proportions sont magnifiques. La calligraphie arabe possède une sorte de rythme musical, on a l’impression d’entendre une mélodie», confie-t-il au site nippon.com.
Un art ancestral
Sa rencontre avec le calligraphe turc Hasan Çelebi est décisive. Il a corrigé pendant de nombreuses années les calligraphies de Honda Kôichi. «Au début, mes feuillets me revenaient couverts de corrections en rouge. C’est au bout de dix ans, en 1998, qu’il m’a écrit «bravo» pour la première fois», raconte-t-il. M. Kôichi est très sensible à la culture de l’islam : «lorsqu’on lit le Coran en arabe, on y découvre plein de pensées profondes, exprimées de façon compréhensible même pour les Japonais». Il a su s’approprier cet art ancestral en y apportant sa touche nippone, supprimant les arabesques et les marbrures pour «privilégier seulement l’écriture».
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Source: zamanfrance.fr
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