L’Etat d’urgence n’entachera en rien « la démocratie, les droits et libertés » mais elle était nécessaire pour épurer les institutions de l’Etat des éléments de l’organisation terroriste, a-t-il indiqué, allusion au mouvement « Hizmet » (service) de l’érudit Fethullah Gülen accusé d’avoir fomenté cette insurrection.
« L’état d’urgence vise à prendre, de manière efficace et rapide, les mesures nécessaires afin d’éliminer les menaces contre la démocratie dans notre pays, l’état de droit, les droits et libertés de nos citoyens », a-t-il indiqué. « Aucun compromis » ne sera fait sur la démocratie en dépit de la proclamation de l’état d’urgence, qui vise, au contraire, à « protéger et renforcer ces valeurs ».
Le coup d’Etat, qui « n’a pas atteint ses objectifs, n’est pas terminé » et les purges lancées vont se poursuivre dans les différents secteurs, a ajouté le président Erdogan à l’issue des réunions du Conseil de sécurité nationale (MGK) et du conseil des ministres.
Quelque 246 personnes innocentes ont perdu leur vie à ce jour dont des civils, des militaires et des policiers et 1.536 autres ont été blessées par les tirs des putschistes, a précisé le chef de l’Etat.
« Personne parmi ceux ayant gardé le silence quand les pays européens ont pris des mesures similaires (…) n’a le droit de critiquer cette décision prise (état d’urgence) » par Ankara conformément à la constitution, a-t-il dit.
Selon la loi fondamentale du pays (Art. 122), « en cas d’apparition d’indices sérieux d’extension d’actions violentes visant à renverser l’ordre démocratique libre instauré par la Constitution ou à supprimer les droits et libertés fondamentaux ou en cas de perturbation sérieuse de l’ordre public en raison d’actes de violence, le Conseil des ministres réuni sous la présidence du président de la République peut, après avoir consulté le Conseil de sécurité nationale, proclamer l’état d’urgence dans une ou plusieurs régions du pays ou sur l’ensemble du territoire, pour une durée ne dépassant pas six mois ».