Un des fondateurs du parti de la lampe a quitté sa famille politique pour se rallier à celle de son pire ennemi. Mohamed Radi Slaouni livre à Médias 24 les raisons de cette défection surprenante.
A deux jours du congrès du PJD, qui va proroger le mandat de ses instances dirigeantes pour un an, cette nouvelle risque de faire désordre, dans un parti connu pour sa cohésion et son absence de dissidence, pratique courante dans toutes les autres formations politiques marocaines.
Contacté par nos confrères de « Media24.com », Mohamed Radi Slaouni a confirmé son départ définitif des rangs du parti qu’il avait pourtant contribué à fonder en 1993 et dont il était le principal représentant régional à Fès. «Depuis ma démission, en date du 29 avril dernier, du conseil communal de Fès où j’occupais le poste de président du conseil du Sais et de celui de secrétaire général régional du PJD, je suis officiellement depuis mercredi 25 mai encarté sous les couleurs du PAM (Parti authenticité et modernité) ».
Interrogé sur la raison d’un revirement qui risque d’en surprendre plus d’un, notre interlocuteur l’explique par des avis divergents avec le PJD sur la gestion de l’arrondissement dont il avait la charge. «Nous avons eu plusieurs frictions que j’ai essayé de résoudre avec mes camarades et au final, je me suis résolu à quitter le parti, dont je rappelle que j’ai été un des fondateurs au domicile du docteur Abdelkrim Khatib», précise til.
Quid de ses motivations pour rejoindre le PAM, catalogué comme le pire adversaire du PJD et dont le modèle de société est aux antipodes? Slaouni rétorque qu’après sa démission des instances de son parti, il avait l’intention de se retirer de la vie politique, tout en restant impliqué dans l’associatif. «Au départ, je voulais me reposer et prendre du recul, tout en continuant mon travail auprès des associations, mais j’ai été soumis à une forte pression de certains militants et de citoyens. Pendant les 7 mois où j’ai géré mon arrondissement, j’ai en effet créé une forte relation avec mes administrés, qui m’ont demandé de revenir dans la vie politique. Hormis les associations, plusieurs partis politiques m’ont également fait du pied pour rejoindre leurs rangs, mais au final, j’ai opté pour le PAM» ajoute t il.
Le choix du PAM se serait imposé à l’ancien Pjdiste, « après un sondage qu’il aurait effectué auprès de militants associatifs qui l’ont convaincu qu’il faisait le meilleur choix, quitte à trahir ses convictions d’origine ». «Etant démocrate, je me suis rangé à l’avis des 80% des sondés qui m’ont convaincu de rejoindre ce parti. J’ai rencontré mercredi 25 mai le secrétaire général du PAM, avec qui j’ai longuement discuté de mon choix partisan et nous sommes tombés d’accord pour que je figure sur la liste des candidats de ce parti aux prochaines législatives», conclut notre source.
A quelques mois du scrutin, cette défection présentée par une source anonyme du PAM comme un très beau coup politique, soulève beaucoup de commentaires négatifs sur la page Facebook de Slaouni, de la part des militants du PJD. N’étant pas au courant du ralliement officiel de Slaouni aux rangs du PAM, le porteparole du PJD, Slimane El Amrani, joint par Médias 24, a estimé que depuis sa démission, les relations avec son parti d’origine étaient coupées et que désormais, le transfuge était libre de ses actes et de ses paroles.
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