Justice – Le parquet espagnol réclame le classement de l’enquête contre l’épouse de Sánchez

Le parquet espagnol a demandé jeudi le classement de l’enquête judiciaire pour corruption visant l’épouse du Premier ministre Pedro Sánchez, ouverte après une plainte d’une association qui a reconnu s’être fondée uniquement sur des articles de presse.

L’annonce de cette enquête a conduit Pedro Sánchez à annoncer mercredi soir, à la surprise générale, qu’il envisageait de démissionner.

Le responsable socialiste, qui a suspendu ses activités publiques, fera connaître sa décision lundi.

« Le ministère public demande l’annulation » de la procédure ouverte le 16 avril par un tribunal de Madrid et « le classement sans suite de l’affaire », a indiqué à l’AFP le ministère public.

La procédure ayant été placée sous le sceau du secret de l’instruction par le tribunal, ni ce dernier ni le parquet n’ont donné de détails concernant l’enquête, qui porte sur des faits présumé de corruption et trafic d’influence.

Selon le média en ligne El Confidencial, qui a révélé l’existence de cette enquête, la justice s’intéresse notamment aux liens de Begoña Gómez, épouse de Pedro Sánchez, avec le groupe touristique espagnol Globalia.

Le PDG de cette entreprise, propriétaire de la compagnie aérienne Air Europa, aurait en effet rencontré Begoña Gómez alors que son groupe négociait avec le gouvernement l’octroi d’une aide publique en pleine pandémie de Covid-19.

+ « Une stratégie de harcèlement et de démolition » menée par des « médias fortement marqués à droite et à l’extrême droite » +

À l’époque, Begoña Gómez dirigeait IE Africa Center, une fondation liée à l’école de commerce madrilène IE University qui avait, selon El Confidencial, signé un accord de parrainage avec Globalia en 2020.

Pedro Sánchez a qualifié ces accusations de « stratégie de harcèlement et de démolition » menée par des « médias fortement marqués à droite et à l’extrême droite » et soutenue, selon lui, par l’opposition conservatrice.

La plainte à l’origine de l’enquête a été déposée par Manos Limpias, un collectif considéré comme proche de l’extrême droite, qui a reconnu dans un communiqué mercredi soir se fonder exclusivement sur des « informations de presse », dont la « véracité » doit être déterminée par la justice.

« Si elles ne sont pas vraies, ce sont ceux qui les ont publiées » qui devront l' »assumer », « mais si elles ne sont pas fausses, nous estimons que la procédure judiciaire doit se poursuivre », a déclaré Manos Limpias. Miguel Bernad, fondateur de Manos Limpias, est un ancien dirigeant d’une petite formation d’extrême droite, Frente nacional. Il avait été condamné à quatre ans de prison en 2021 pour participation à un réseau d’extorsion, avant d’être finalement acquitté en appel pour manque de preuves. (AFP)

Article19.ma