CHARLI HEBDO-Le rescapé des frères Kouachi porte plainte contre des médias

Lilian Lepère s’était caché plus de huit heures sous l’évier de l’imprimerie de Dammartin-en-Goële où il travaillait. Il poursuit TF1, France 2 et RMC pour avoir passé à l’antenne des témoignages dévoilant sa présence.

Nouvelle plainte des rescapés des attentats des frères Kouachi et d’Amedy Coulibaly contre les médias.

Le Parisien révèle ce mardi que Lilian Lepère, le graphiste qui s’était caché huit heures et demie durant sous l’évier de l’imprimerie de Dammartin-en-Goële où les frères Kouachi s’étaient réfugiés après l’attaque de Charlie Hebdo, a porté plainte pour mise en danger de la vie d’autrui. Trois médias sont visés: TF1, France 2 et RMC.

La plainte a entraîné l’ouverture jeudi dernier d’une enquête par le parquet de Paris. La procédure intentée par l’avocat du graphiste, Me Antoine Casubolo Ferro, vise différentes interventions diffusées en direct alors que les deux frères armés se trouvent toujours dans l’usine.

Interviewé sur RMC, le député local révèle ainsi la présence d’une personne du personnel qui serait à l’intérieur mais cachée. Une information confirmée plus tard dans le journal de 13 heures de France 2 par la sœur de Lilian.

« Vous avez tenté de le joindre à plusieurs reprises, il ne répond pas ? » demande la journaliste. « On a arrêté d’appeler parce que si jamais il est caché ou quoi que ce soit, ça perturbe », répond Sindy Lepère. Au même moment, dans le journal concurrent de TF 1, un reporteur évoque à son tour la possibilité qu’un employé se trouve peut-être toujours dans l’enceinte de cette imprimerie.

Pour le conseil du jeune homme, ces interventions ont directement menacé la vie de son client. « La divulgation de ces informations en temps réel, alors même que les frères Kouachi, armés et déterminés, étaient susceptibles de suivre le déroulé des opérations, a fait courir un risque certain à Lilian », souligne l’avocat.

‘Le parisien’  ajoute que l’enquête en cours sur les attentats a permis de découvrir que les deux terroristes étaient équipés d’une radio, en plus de leurs téléphones portables respectifs. Un contexte qui, selon l’avocat, montre que les médias visés n’ont pas respecté l’obligation de prudence ou de sécurité qui leur est imposée en pareil cas.

 Contactés hier, TF 1, France 2 et RMC n’ont pas commenté l’information.

Article19.ma/Web