Scandale ? Éric Dupond-Moretti aurait financé l’achat d’une Maserati après avoir été le destinataire d’un virement de 100 000 euros venant d’une société offshore dont il n’était pas le conseil, il y a neuf ans selon les documents obtenus par le site d’investigation Mediapart.
La société à l’origine du versement était domiciliée aux Seychelles, un paradis fiscal, à sa tête Jean-Pierre Nitkowski condamné par le passé pour escroquerie à Monaco, et condamné en 2013 à cinq ans de prison ferme et 150 000 euros d’amende, pour une arnaque à la Madoff dont il était considéré comme le cerveau, il a laissé derrière lui des centaines de victimes pour un préjudice évalué à 23 millions d’euros.
C’est dans le cadre de cette affaire que les juges lyonnais en charge de l’enquête ont découvert ce virement au bénéfice d’Éric Dupond-Moretti.
+ « Un drôle de pacte » +
Selon Mediapart, en décembre 2012, Jean-Pierre Nitkowski a croisé un autre détenu, Immanuel de Agrella qui, lui, a bel et bien été un client d‘Éric Dupond-Moretti.
Les deux hommes auraient « scellé en cellule un drôle de pacte », écrit Mediapart : « Agrella donne des tuyaux boursiers sur le trading haute-fréquence à Nitkowski ; en échange, Nitkowski paye avec sa coquille aux Seychelles les copieux frais d’avocats d’Immanuel de Agrella (client de Éric Dupond-Moretti, ndlr), dont la femme vient de prendre attache avec le cabinet Dupond-Moretti », écrit le journaliste d’investigation Fabrice Arfi.
Si cette interprétation peut être discutée, Mediapart fait toutefois dans son enquête le lien avec l’achat du véhicule de luxe qui intervient quelques jours plus tard, le 5 mars 2013, auprès d’un garage monégasque. “Coût total de l’opération : 95 158 euros. Les 20 158 euros de différence ont été versés en cash par l’avocat, deux dépôts de 7 000 euros et un dernier de 6 158 euros, selon les documents consultés par Mediapart.”
Il est à noter que le cabinet du ministre de la justice questionné par Mediapart, a souligné qu’Éric Dupond-Moretti a défendu les intérêts de Monsieur Immanuel di Agrella, ce qui a fait l’objet d’une « facturation et d’une perception d’honoraires ».
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