Actualité – Le cambriolage de la villa de Benchamach ravive le débat sur les cadeaux reçus par les responsable marocains

Le cambriolage de la villa de Hakim Benchamach, président de la Chambre des conseillers et secrétaire général du Parti authenticité et modernité (PAM), a ravivé le débat sur le sort réservé aux cadeaux reçus par les responsables des institutions de l’état à titre officiel ou lors de leurs visites officielles dans des pays étrangers.

Parmi les objets de valeur volés dans la villa de Benchamach figure ainsi une montre de la marque américaine « Concord », dont le prix varie, selon le type, de 5 000 à 100.000 dirhams.

Bien que Benchemache ait déclaré que le prix d’une autre montre de marque Boss, qui lui a été offerte par des membres de la communauté marocaine résidant à l’étranger, était estimé entre 1500 et 2000 dirhams, il n’a pas, cependant, révélé le prix de la deuxième montre ni l’identité du président du parlement du pays étranger qui l’a lui offerte comme cadeau.

Toutefois, des sources proches de Benchamach ont indiqué au site arabophone alyaoum24, que le président de la Chambre des conseillers l’a reçue lors d’une récente visite dans un pays d’Amérique latine, sans plus de détails, expliquant que les cadeaux ne sont pas offerts de cette manière dans les pays européens, car la loi l’interdit.

Indépendamment de la valeur de la montre offerte à Benchemache par le président d’un parlement étranger, la controverse ne concerne pas les cadeaux offerts dans un cadre diplomatique et officiel mais leur présence au domicile du président de la chambre des conseillers.

Alyaoum24 a tenté de recueillir plus d’informations auprès de Benchamach concernant cette question mais ce dernier a refusé d’apporter tout éclaircissement.

+ Les cadeaux officiels ne sont pas des présents personnels…+

Cependant, une source proche du secrétariat général de la Chambre des conseillers a expliqué la procédure concernant les cadeaux reçus des étrangers, affirmant qu’il existe deux types de cadeaux offerts aux responsables de la Chambre des conseillers lors de visites officielles dans des pays étrangers. Il y a les cadeaux officiels, des pièces de souvenir ou de tableaux d’art, entre autres, qui sont placés conformément à la loi dans le musée de la Chambre des conseillers, et « une deuxième catégorie de cadeaux qui peuvent être qualifiés de cadeaux personnels, extrêmement rares, et qui sont remis de manière informelle, parce qu’ils sont considérés comme des pratiques interdites par la loi.

Mais c’est courant dans les pays du Golfe et les Etats d’Amérique que leurs responsables remettent aux représentants de la Chambre des conseillers des cadeaux personnels tels que des montres et des bijoux et qui ne sont pas signalés et ne sont pas déposés au musée de la chambre ».

Il a ajouté qu’il n’était pas au courant que Benchamach ait reçu une montre de valeur en guise de cadeau, ajoutant que « des hommes d’affaires marocains dans certains pays étrangers, ainsi que des responsables des Etats du Golfe, ont pris l’habitude d’offrir à des responsables de la Chambre des conseillers des cadeaux précieux dont on ne fait pas état ».

+ Benchamach dans le collimateur de ses adversaires +

A la Chambre des conseillers, certains de ses membres ont commencé à discuter sur la manière de donner suite à ces soi-disant cadeaux « personnels ».

Un membre du groupe du PAM a indiqué que Benchamach se doit de clarifier comment un cadeau offert par un responsable étranger a atterri à son domicile sans parler de « l’autre cadeau que le SG du PAM a reçu d’un individu de la communauté marocaine vivant à l’étranger ».

Le « courant de l’avenir » du PAM trouvera sans doute dans cette affaire une nouvelle occasion pour régler ses comptes avec Benchamach au sein du parti, qui vit actuellement de vives divergences lesquelles risquent de coûter à ce dernier son poste à la tête du parti du tracteur.

Un membre de ce courant a indiqué à alyaoum24 que les responsables marocains ne devraient pas recevoir de cadeaux des responsables étrangers ou de ressortissants marocains à l’étranger et les déposer à leur domicile. Ils devraient les déclarer et les déposer auprès des autorités compétentes et les acheter à la fin de leurs mandats aux prix du marché ou les récupérer par toute autre manière autorisée par la loi, afin d’éviter toute suspicion de corruption.

Toutefois, il existe une faille dans la loi qui fait que les responsables obtiennent des cadeaux personnels sans qu’ils en rendent compte à personne, une faille que certains membres de la Chambre des conseillers ont commencé à chercher à combler en envisageant d’élaborer un projet de loi ou de modifier le règlement intérieur du conseil pour une plus grande transparence concernant ces pratiques.

Benchamach ne manquait pas, ces derniers jours, de problèmes, il est notamment montré du doigt concernant sa fortune, d’autant que des dirigeants de son parti lui ont toujours demandé de rendre compte de ses ressources et de l’origine de ses avoirs financiers, des clarifications qu’à ce jour il a refusé de fournir, surtout en ce qui concerne la villa qu’il a faite construire à Rabat.

Article19.ma