Polices secrètes et autres comités de surveillance ayant montré les limites de leur efficacité, les régimes autoritaires ont de plus en plus souvent recours à des plateformes en ligne pour recueillir directement les plaintes des citoyens. A l’heure du big data, surveiller les actions des agents du régime semble donc a priori plus simple pour les autocrates. C’est du moins le raisonnement qu’ont fait plusieurs pays comme la Chine, l’Egypte, l’Arabie saoudite…qui ont adopté ce système dans l’espoir qu’il permettrait d’améliorer la reddition des comptes et ainsi, asseoir la légitimité du régime auprès des citoyens.
Or, dans l’étude présentée cette semaine, Jennifer Pan et Kaiping Chen, chercheuses au département de communication de l’université Stanford en Californie montrent que toutes les plaintes ne parviennent pas au gouvernement central, en particulier celles relatives à la corruption des agents. Ici, nul besoin de censure ou de falsification, une simple omission suffit ! Ce qui a un impact politique direct sur la satisfaction publique, la stabilité et le soutien au régime.
Pour les auteures, ambition politique et logiques de patronage sont les principaux moteurs de cette dissimulation.
Pour lire l’étude : http://tafra.ma/
Article19.ma