SCANDALE – Deux assistants de Marine Le Pen au Parlement européen en garde à vue

Dans le cadre de l’enquête portant sur les emplois présumés fictifs du Front national au Parlement européen, le garde du corps et la cheffe de cabinet de Marine Le Pen sont auditionnés ce mercredi par la police judiciaire sous le régime de la garde à vue. À l’issue de cette garde à vue, qui peut durer jusqu’à 48 heures, ils peuvent soit repartir sans être poursuivis à ce stade, soit être présentés à la justice en vue d’une éventuelle mise en examen.

Le garde du corps et la chef de cabinet de Marine Le Pen ont été convoqués en vue de leur audition ce mercredi par la police dans l’enquête sur les assistants parlementaires du Front national au Parlement européen, a-t-on appris de source judiciaire. Ils sont entendus par les policiers de l’Office anticorruption (Oclciff) de la police judiciaire mercredi à Nanterre sous le régime de la garde à vue.

A l’issue de leur garde à vue, qui peut durer jusqu’à 48 heures, ils peuvent soit repartir sans être poursuivis à ce stade, soit être présentés à la justice en vue d’une éventuelle mise en examen. La candidate à la présidentielle pourrait également être visée par les investigations, car M. Légier et Mme Griset étaient salariés comme ses assistants au Parlement européen.

La justice française a ouvert le 15 décembre une information judiciaire pour abus de confiance, escroqueries en bande organisée, faux et usage de faux et travail dissimulé dans l’enquête sur ces soupçons de fraude relative à l’emploi par le FN d’assistants parlementaires.

« Opération politique » ?

La présidente du FN, Marine Le Pen, candidate à l’élection présidentielle, dénonce depuis le début de la procédure une « opération politique », montée notamment, selon elle, par l’ancien président du Parlement européen Martin Schulz.

« Les Français savent exactement faire la différence entre les vraies affaires et les cabales politiques. Ils le savent pertinemment », a répondu la présidente du FN ce mercredi à l’issue d’une visite du centre pénitentiaire de Meaux-Chauconin (Seine-et-Marne).

Elle nie avoir employé fictivement son garde du corps Thierry Légier et sa chef de cabinet Catherine Griset, affirmant qu’ils l’assistaient à la fois au Parlement européen et au FN.

En parallèle, le Parlement européen réclame à Marine Le Pen, élue dans ses rangs, un total de339 946 € de salaires qu’il considère indûment versés à Thierry Légier, en 2011, et à Catherine Griset, de 2010 à 2016, car ils n’auraient pas occupé les fonctions d’assistants pour lesquelles ils ont été payés sur des fonds publics européens.

Indemnité parlementaire amputée

En l’absence de remboursement de la part de la candidate de l’extrême droite à la présidentielle, l’assemblée européenne devait commencer mi-février à recouvrer ces sommes en amputant de moitié l’indemnité de Marine Le Pen.

Le Parlement européen avait saisi la justice française en mars 2015 après les élections européennes de 2014 remportées par le FN en France.

À cette époque, les soupçons portaient sur les conditions dans lesquelles étaient employés et payés 20 assistants d’élus frontistes au Parlement européen, car leurs noms apparaissaient aussi sur l’organigramme du parti en France. Des faits qui s’ajoutent à ceux concernant Thierry Légier et Catherine Griset.

Le parquet de Paris avait ouvert une enquête préliminaire en mars 2015, avant de confier le dossier aux juges d’instruction. L’information judiciaire porte sur des délits présumés d’abus de confiance et recel, escroqueries en bande organisée, faux et usage de faux, et travail dissimulé.

De son côté, le gendarme antifraude de l’Union européenne, l’Olaf, a transmis en juillet dernier un rapport à la justice française. Dans le cadre de l’enquête des juges d’instruction, une perquisition a eu lieu lundi au siège du FN à Nanterre, près de Paris. Une première perquisition avait eu lieu dans le cadre de l’enquête du parquet.

Source : http://www.ouest-france.fr/

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