ÉCHEC ET MAT – Maroc-France : La justice classe l’affaire Hammouchi

« Il a donc  été décidé de classer la dénonciation officielle …  » C’est sur cette phrase définitive que se clôt l’arrêt de 72 pages rédigé par le procureur général du roi auprès de la cour d’appel de Rabat concernant la plainte pour « tortures et séquestration » déposéeà Paris, en mars 2015, par le boxeur marocain Zakaria Moumni contre AbdeJlatif Hammouchi, directeur général de la DGST et de la DGSN, les deux principaux pôles sécuritaires du royaume, a rapporté Jeune Afrique.

 Cet arrêt de classement « pour défaut de preuves », dont JA. s’est procuré copie, a été notifié il y a un mois au ministère français de la Justice.

En application du protocole additionnel à la convention de coopération judiciaire franco-marocaine adopté en juin 2015 par l’Assemblée nationale française (il stipule qu’en cas de procédure engagée en France par un ressortissant marocain contre un autre ressortissant marocain pour des faits commis au Maroc l’autorité judiciaire est tenue de renvoyer le dossier à un juge marocain), Paris avait transmis la plainte à Rabat.

À charge pour la justice marocaine d’ouvrir à son tour une procédure. C’est ce qui a été fait et la conclusion est sans appel.

Les « préventions» de Zakaria Moumni, qui affirme avoir été, en 2010, séquestré puis maltraité dans une prison secrète au siège de la DGST àTémara, sous la supervision directe d’Abdellatif Hammouchi, sont « dénuées de tout fondement [ … ] aussi bien au niveau de la partie portant sur l’allégation d’enlèvement et de détention arbitraire que dans celle relative à la torture ou au mauvais traitement », écrit le procureur du roi.

 Rappelons que cette affaire, qui valut à l’ambassadeur du Maroc en France une tentative d’intrusion de la police dans sa résidence de Neuilly, avait, en 2014, considérablement terni les relations diplomatiques entre les deux pays.

Jeune Afrique/Article19.ma