Après la presse, des Etats vont enquêter sur les « Panama papers »

Plusieurs pays ont annoncé lundi l’ouverture d’enquêtes sur des soupçons de fraude après les révélations sur la création au Panama par des milliers de personnes, y compris des dirigeants politiques et des chefs d’entreprise, de sociétés écrans destinées à faciliter l’évasion fiscale ou le blanchiment d’argent.

Parallèlement, du Kremlin à Reykjavik et de Londres à Brasilia, de multiples démentis ont été opposés aux informations du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) publiées par une centaine de médias dans le monde.

Ces révélations, regroupées sous l’appellation « Panama papers », sont l’aboutissement d’une enquête menée pendant un an par 378 journalistes de 77 pays sur 11,5 millions de documents provenant du cabinet juridique panaméen Mossack Fonseca, spécialisé dans le montage de sociétés offshore.

Les documents remis au journal allemand Süddeutsche Zeitung par un lanceur d’alerte dont l’identité n’a pas été révélée ont permis d’analyser dans le détail près de 214.500 entités créées par ce cabinet entre 1977 et 2015 dans une vingtaine de paradis fiscaux, pour le compte de clients issus de plus de 200 pays.

Au total, selon les « Panama papers », la liste des clients ayant eu recours à de tels montages financiers pour dissimuler leurs actifs comprend les noms de 128 dirigeants politiques et douze chefs d’Etat ou de gouvernement, dont six encore en activité.

Parmi ces derniers figurent le président russe, Vladimir Poutine, les premiers ministres pakistanais, britannique et islandais ou encore le président ukrainien, Petro Porochenko.

Le Kremlin, dénonçant la « poutinophobie » de l’étranger, a déclaré que les documents ne contenaient « rien de concret et rien de nouveau » tandis qu’un porte-parole de David Cameron, le chef du gouvernement britannique, estimait que les liens évoqués entre le père de ce dernier et une société offshore relevait du domaine privé.

Reuters/Article19.ma