Polémique – Lettre des militants du PAM à Hakim Benchamach: « Notre parti existe-t-il toujours?”

Cette lettre en langue arabe qui ne manque de piquant et sans signature a été publié mardi par nos confrères du site casablancais Goud.

Nous reproduisons ici l’intégralité de cette lettre adressée à Hakim Benchamach en tant que leader du parti du Tracteur:

Monsieur Benchamach, salutations respectueuses

Notre parti existe-t-il toujours. Ou non.
Dites-nous.

Depuis un certain temps nous n’entendons plus parler de lui, depuis que Benkirane est parti, et qu’Ilyas El Omari s’en est allé, nous avons commencé à penser que nous n’avons aucun rôle.

Personne ne compte sur nous. Et personne ne nous tente.
Dites-nous.

Devrons-nous rejoindre le Rassemblement national des indépendants. Ou attendre.
Puis où sont nos chefs.

Ils ont tous disparu de la vue. Ils se sont évaporés. Comme s’est évapore le PAM.
Personne d’entre eux n’apparaît dans les médias. Personne d’entre eux ne s’oppose. Même le Parti Justice et Développement l’ont laissé tranquille.

C’est vrai que notre effectif est grand après que vous nous ayez tous réunis. Mais quel est notre sort. Et qu’allez-vous faire de nous.
Dites-nous, Secrétaire général.

Nous n’avons plus maintenant Ilyas El Omari. Nous n’avons plus personne pour nous faire peur comme lui. Et qui fait nous peur. Qui nous fait saliver. Nous n’avons pas un ami d’un ami du roi.

Au moins, avec lui le PAM était tentant.
Et vous nous y fourriez dedans. Nous étions rassurés. Nous étions le parti du pouvoir. Mais maintenant, nous ne savons pas qui nous sommes.

Et que faisons-nous dans ce parti. Ni comment le pouvoir nous traite.
Nous nous sommes mis en colère contre à Sousse. Et à Rabat. Et dans plus d’un endroit. Parce que vous êtes préoccupé par votre position à la Chambre des conseillers. Et préoccupé par vos amis.

Même Larbi Lamharchi ne s’occupe pas de nous et distingue entre nous. Bien que nous soyons tous les enfants d’Ilyas. Et les fils de cette merveilleuse idée qui a donné naissance à ce parti merveilleux.
Même Wiaam ne s’occupe pas de nous. Elle ne nous regarde pas. Et elle ne nous reconnaît pas.

Quand nous nous retrouvons seuls, nous nous demandons si nous existons ou n’existons pas.

Et est-ce que notre parti existe toujours.
Nous nous demandons si Abdellatif Ouahbi est avec nous. Est-ce qu’il est dans l’authenticité et la modernité. Ou bien il est lui-même seul. Ou avec un autre parti.
Monsieur le Secrétaire général, nous ne vous cachons pas que nous avons la nostalgie du temps d’Ilyas El Omari.

Nous avons la nostalgie de sa magie. Et de ses talismans. Et de ses pensées profondes que nous ne comprenions pas. Mais nous l’applaudissions.

Nous avions confiance en lui. Nous le craignions. Nous étions rassurés. Que nous allions gagner. Et que chacun de nous prendra ce qu’il souhaitait.
Et c’est naturel que nous nous mettons en colère.
Et, il est normal de vous demander des éclaircissements.
Et il est normal que nous protestons. Et que nous pensons au moyen d’assurer notre avenir.

Nous voyons nos amis se précipiter vers les indépendants. Nous craignons qu’il n’y ait plus de place pour nous. Pas de pose-pieds. Et être en retard pour partir.

Et nous n’avons aucune possibilité de retourner à nos anciens partis après qu’ils aient été avalé par le PAM.
Pas de possibilité de retourner à gauche car elle n’existe plus.

Nous attendons un signe d’Ilyas. Mais il ne parle plus. Il n’écrit plus. Il parle avec nous par des signes
Et même les Pamistes qui apparaissent.
Ils se montrent avec un psychique entamé.
Comme s’ils étaient atteints par un mauvais sort.
Les gens les regardent crier, se quereller et échanger des coups au conseil municipal de Rabat.

Dites-nous, Ô Secrétaire général.
Notre parti existe-t-il toujours. Ou bien il est fini.

Si c’est ainsi. Nous réclamons une indemnisation pour les dommages. Nous exigeons de nous répartir sur les partis. Avant qu’il ne soit trop tard.

Comme vous nous avez rassemblé la première fois.

Et comme vous en êtes venu à penser à cette idée infernale appelée le PAM.

Vous devez nous trouver une solution. Et du travail. Et une place. Et ne nous excluez pas.
Notre attente a trop duré.

Notre oisiveté a duré longtemps.

Aucun ordre ne nous parvient.

Il n’y a pas de solution à notre avis. Sauf le retour d’Ilyas El Omari. Et le retour de Benkirane. Et le retour du danger islamiste. Et le retour du Mouvement de tous les démocrates. Et le retour d’Abdellah Kadiri.

Et du Parti national démocratique. Et de Taher Chaker.

Remontons de nouveau sur le tracteur
Et tout de suite Ô chauffeur.

Que nous commencions à partir de zéro. Et de nouveau. Comme si de rien n’était.

Article19.ma