– – Un rendez-vous crucial dans un contexte inédit
– – À Washington, les tensions commerciales dominent les échanges entre dirigeants financiers de plus de 190 pays réunis pour les réunions de printemps, les plus décisives depuis la crise de 2008.
Les ministres des Finances et gouverneurs de banques centrales représentant plus de 190 pays se réunissent cette semaine à Washington pour les réunions de printemps du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale. Selon le think tank The Atlantic Council : « il s’agit des rencontres les plus importantes depuis la crise financière mondiale de 2008. »
Mais cette fois, les dirigeants arrivent dans une capitale américaine profondément transformée depuis leur dernière visite en octobre : le président Donald Trump a lancé une guerre commerciale mondiale qui pèse désormais sur les perspectives économiques planétaires. Le FMI s’apprête d’ailleurs à publier une révision à la baisse significative de ses prévisions de croissance.
Un agenda dominé par la guerre commerciale
Traditionnellement consacrées à des discussions techniques sur la dette souveraine, les dispositifs de prêts ou encore les innovations financières, ces réunions se concentreront presque exclusivement sur les tensions commerciales.
Chaque pays cherche désormais à comprendre s’il est encore possible de négocier avec l’administration américaine. Tous les regards sont tournés vers une éventuelle rencontre entre les représentants des États-Unis et de la Chine — la première depuis l’imposition réciproque de tarifs douaniers supérieurs à 100 %.
Un affaiblissement du multilatéralisme
Cette série de pourparlers bilatéraux révèle une profonde contradiction : en cherchant à sécuriser des accords isolés, les pays participants fragilisent sans le vouloir le socle multilatéral sur lequel repose le système de Bretton Woods, créé à l’issue de la Seconde Guerre mondiale.
Si la défense des intérêts nationaux reste naturelle, elle marque une rupture historique : les États-Unis, à l’origine même de ce système de gouvernance économique mondiale, en deviennent aujourd’hui les principaux détracteurs.
Une transition à écrire collectivement
Pour les dirigeants réunis à Washington, le véritable défi consiste à ne pas se laisser enfermer dans le passé. Si le moment viendra pour dresser le bilan des réussites et des échecs du système actuel, l’urgence est ailleurs : l’ordre économique mondial est en train d’être redéfini en temps réel.
Plus que de dénoncer les dysfonctionnements existants — que presque tous les pays reconnaissent — il s’agit désormais de proposer une vision claire et audacieuse pour l’avenir. La semaine qui s’ouvre pourrait ainsi marquer un tournant majeur dans l’histoire économique contemporaine, estime ce think tank américain.
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