Loi de finance 2020 – Le gouvernement El Othmani parle « d’austérité » pour maîtriser les déficits mais…

Qui va se serrer la ceinturer, in fine? Le gouvernement El Othmani parle de « rationaliser » les dépenses de l’administration publiques afin de maîtriser les déficits mais il toutefois approuvé jeudi le projet de loi de finances 2020 dans lequel il a consacré 26 milliards de centimes au soutien des couches vulnérables et la mise en œuvre de l’augmentation générale des salaires des fonctionnaires.

A noter que l’administration publique emploie entre 700.000 et 1.000.000 de personnes. Par ailleurs la situation des charges et ressources du Trésor a dégagé, à fin juillet 2019, un déficit budgétaire de 28 milliards de dirhams (MMDH) contre 24 MMDH durant la même période un an auparavant, selon la Trésorerie Générale du Royaume (TGR).

Selon le ministre de la Culture, le nouveau porte-parole du gouvernement, Hassan Abyaba, « le gouvernement poursuivra le processus de privatisation afin d’injecter de l’argent dans le budget de l’Etat », soulignant que « le gouvernement a l’intention de rationaliser (réduire) les dépenses liées à l’administration ».

Selon Hespress, le gouvernement avait dans le cadre de la loi de finances 2019, reçu 5 milliards de dirhams lors de la privatisation de la vente de l’hôtel Mamounia de Marrakech, appartenant à l’Office national des chemins de fer, la ville de Marrakech et à la Caisse de dépôt et de gestion, ainsi que la centrale thermique Tahadart, près de la ville de Tanger, qui appartenait à l’Office national de l’électricité et de l’eau potable.

La cessation d’une partie de la participation de l’Etat dans Maroc Telecom, en juillet dernier, a également rapporté environ 4,4 milliards de dirhams des 5 milliards attendus de cette opération.

Le ministre de l’économie, des finances et de la réforme de l’administration, Mohamed Benchaaboun, a souligné, la nécessité d’entreprendre trois mesures pour maîtriser les déficits : rationaliser les dépenses liées à la gestion de l’administration et recourir à des mécanismes de financement innovants dans le cadre de partenariats institutionnels, la gestion active des biens publics et des institutions publiques, et poursuivre les opérations de privatisation.

+ 15.000 nouveaux emplois dans la fonction publique +

Dans le cadre de la mise en oeuvre de la loi cadre relative au système de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique, le gouvernement a alloué 72,4 milliards de dirhams pour la création de 15.000 emplois en plus de 4.000 postes dans le secteur de la santé, avec une enveloppe budgétaire de 18,6 milliards de dirhams.

Selon le site arabophone Hespress.com, la loi de finance de 2020 prévoit environ 18 milliards de dirhams à la réduction des disparités spatiales et sociales et environ 26 milliards de dirhams pour soutenir le pouvoir d’achat des couches vulnérables et de la classe moyenne en appliquant l’accord sur l’augmentation des salaires.

Le gouvernement s’est également engagé à continuer de subventionner les produits de base par le biais de la Caisse de compensation (14,6 milliards de dirhams) et d’allouer 9,6 milliards de dirhams pour la mise en oeuvre de la régionalisation avancée.

Le gouvernement a expliqué que la préparation du projet de loi de finances pour 2020 s’inscrit dans une série d’engagements, dont le coût financier du dialogue social qui s’élève à 6 milliards de dirhams, en plus des 5,3 milliards de dirhams alloués au cours de l’exercice 2019, en plus de la mobilisation des ressources financières consacrées aux régions.

Selon le gouvernement, le projet de loi de finances vise à atteindre un taux de croissance de 3,7% et ce sur la base d’une récolte céréalière de 70 millions de quintaux, un prix moyen du pétrole à 67 dollars le baril et un prix moyen du gaz butane à 350 dollars la tonne.

Le Conseil de gouvernement a délégué au ministre de l’économie, des finances et de la réforme de l’administration le recours à tout autre instrument financier, aux sources de financement extérieur, à la conclusion de contrats d’emprunt pour le remboursement de la dette extérieure et à des accords de garantie des taux d’intérêt et de change, dans le cadre de l’élaboration du projet de loi de finances 2020, ajoute la même source.

Article19.ma