Bouaida : l’arrêt du tribunal européen sur l’accord agricole « entame sérieusement » la confiance mutuelle entre les deux parties

L’arrêt du tribunal européen sur l’accord agricole entre l’Union européenne (UE) et le Maroc « entame sérieusement » la confiance mutuelle entre les deux parties, a affirmé, mardi à Rabat, la ministre déléguée auprès du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Mbarka Bouaida.

Répondant à des questions orales sur  »L’arrêt rendu par le tribunal de justice européenne sur l’accord agricole entre le Maroc et l’UE », présentées par des groupes à la chambre des Conseillers, Mme Bouaida a indique que « plus le Maroc avance en termes de crédibilité de notre cause nationale, plus les coups se multiplient davantage, à commencer par la bataille des droits de l’homme que nous avons gagnée, puis celle des ressources naturelles que nous avons également décrochée et aujourd’hui avec cette affaire judiciaire que le Maroc remportera à la faveur de la mobilisation générale ».

Dans ce sens, Mme Bouaida a considéré que cet arrêt est dicté par « des considérations purement politiques », dans la mesure où les initiateurs de ce recours ne cherchent qu’à « semer le doute sur la marocanité de notre Sahara et d’exclure les provinces du sud du champ d’application de cet accord », soulignant que depuis la signature de l’accord agricole entre le Maroc et l’UE en octobre 2012, une demande de recours contre cet accord a été introduite devant le tribunal de justice européenne par « nos adversaires qui ne cherchent qu’à porter atteinte à l’intégrité territoriale du Maroc ».

La ministre déléguée s’est, à cet égard, arrêtée sur nombre de dysfonctionnement ayant émaillé l’arrêt du tribunal européen.

Dans ce contexte, Bouaida a relevé que le tribunal européen, qui s’est arrogé le droit de donner son avis sur « une affaire purement politique » qui relève de la compétence de l’ONU, ignore les développements de la cause nationale en se basant sur des résolutions onusiennes de l’avant 1988 et omet les efforts colossaux fournis par le Maroc afin de parvenir à une solution définitive à ce conflit artificiel, en commençant par la proposition du référendum jusqu’à la proposition d’autonomie ainsi que le grand développement que connaissent les provinces du sud depuis la marche verte, dont l’exemple récent est le modèle socio-économique lancé dans le cadre d’un programme d’investissement doté de 77 milliards de dirhams.

Le tribunal européen, a poursuivi Bouaida, est en contradiction avec soi-même, d’autant plus que même en reconnaissant que la pseudo « RASD » ne dispose ni de la légitimité internationale ni de la personnalité juridique, il affirme que cette entité fantoche dispose du droit d’introduire une telle demande, insistant sur le refus catégorique et sans équivoque du Maroc d’octroyer la capacité juridique au « polisario » pour ester en justice au nom de la population sahraouie.

Et de relever que les représentants véritables de la population du sud du Royaume sont les citoyens autochtones et les responsables locaux et régionaux, les élus et les acteurs économiques.

Bouaida a, par ailleurs, exhorté l’UE et les pays membres à assurer la continuité de la mise en oeuvre de l’accord agricole dans sa version actuelle et à garantir l’accès de l’ensemble des produits marocains au marché européen, tout en considérant l’UE comme responsable de la défense de cet accord lors de la procédure d’appel, en prenant les mesures qui s’imposent afin de garantir la pérennité de toutes les conventions conclues entre les deux parties.

La ministre déléguée a également appelé à éviter la politisation de la coopération sectorielle entre le Maroc et l’UE afin d’éviter toute contradiction avec les efforts de la communauté internationale visant à trouver une issue politique à ce différend artificiel.

S’agissant des mesures prises à l’issue de l’arrêt rendu par le tribunal européen, Mme Bouaida a fait savoir que ce dossier « extraordinaire » fait l’objet d’un suivi permanent et nécessite une mobilisation globale et complète de l’ensemble des composantes de la société marocaine, notant que toutes les réunions programmées ont été suspendues afin de se concentrer sur ce dossier.

« Nous nous réservons le droit de prendre toutes les mesures appropriées afin de défendre notre cause suprême, vu le sérieux et la crédibilité qui marquent l’action du Royaume au niveau international », a-t-elle conclu.

Article19.ma