Le Bureau central d’investigations judiciaires (BCIJ) a organisé ce jeudi une conférence de presse à Salé, afin de dévoiler de nouveaux détails sur le démantèlement de la cellule de « Had Soualem » qui planifiait des attentats terroristes au Maroc.
Le directeur du BCIJ, M. Habboub Cherkaoui, a déclaré lors de cette conférence que « les investigations ont montré que les membres de cette cellule projetaient de commettre des attentats à l’explosif visant des sièges sécuritaires sensibles, ainsi que des lieux publics fréquentés par des citoyens et des étrangers ».
La cellule connue sous le nom de « la cellule des trois frères », met en lumière une évolution inquiétante des schémas traditionnels de recrutement terroriste, le chef présumé de la cellule, l’aîné des trois frères, a utilisé son autorité morale pour recruter les membres de sa propre famille.
« La gravité de cette cellule ne réside pas uniquement dans la préparation des attentats, mais aussi dans l’influence familiale comme vecteur de radicalisation », a affirmé le directeur du BCIJ.
+ « Loups solitaires » +
Auparavant, les cellules terroristes se composaient traditionnellement de jeunes isolés, appelées des « loups solitaires », alors qu’actuellement de plus en plus de recrues viennent de foyers entiers, souligne le directeur.
M. Cherkaoui a souligné que les membres de la cellule étaient directement en contact avec des dirigeants de l’organisation terroriste « Daech » dans la région du Sahel, qui leur fournissaient des directives et un encadrement pour la mise en œuvre de leurs projets terroristes.
Le directeur a révélé que le niveau d’éducation des membres de la cellule, âgées entre 26 et 35 ans, ne dépasse pas la sixième année du primaire pour les trois frères et le niveau du baccalauréat pour le quatrième membre, au niveau professionnel, ils exercent des métiers précaires et informels, à l’exception de l’un d’entre eux qui était au chômage.
+ 652 extrémistes arrêtés +
M. Habboub Cherkaoui a également révélé que, depuis 2016, le BCIJ a arrêté 652 extrémistes actifs sur les réseaux sociaux, qui projetaient de mener des attaques terroristes.
Soulignant ainsi la prolifération de la propagation rapide de l’extrémisme chez les jeunes âgés de 18 à 30 ans via les réseaux sociaux, sachant que la majorité d’entre eux expriment leur volonté de commettre des actes terroristes après avoir reçu une simple formation virtuelle.
M. Cherkaoui a dévoilé qu’à partir de la fin de l’année 2022, environ 130 extrémistes marocains ont quitté le pays pour rejoindre des groupes jihadistes en Afrique, notamment en Somalie et dans la région du Sahel.
Résultant à la hausse du nombre de mineurs marocains enrôlés dans des zones de conflit, en particulier dans le nord de la Syrie, où 380 enfants ont accompagné leurs familles entre 2013 et 2015.
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