Actualité – La Cour suprême espagnole se saisit de l’affaire des ouvrières agricoles marocaines victimes de « harcèlement sexuel »

La Cour suprême espagnole, qui est la plus haute juridiction espagnole, a décidé d’ouvrir des enquêtes préliminaires sur « les allégations d’abus sexuels » sur des ouvrières saisonnières marocaines travaillant dans les champs de fraises près de la ville côtière de Huelva dans la région de l’Andalousie.

Le procureur général espagnol, Santiago Pedraz, a indiqué que la garde civile de la ville d’Almonte a entamé la collecte des informations relatives aux plaintes des ouvrières faisant état d’agressions sexuelles et de traitements dégradants à leur encontre de la part de leurs employeurs, relevant que les faits rapportés laissent présager de l’existence réelle de ces crimes, selon les médias espagnols.

Selon Pedraz, cité par le site arabophone Hespress, les crimes sexuels présumés nécessitent des procédures judiciaires préliminaires, soulignant que cette décision fait suite à l’action en justice intentée par l’association des avocats de la région de Huelva contre des dirigeants de l’entreprise agricole « Doñana 1998 », accusée d’exploiter des dizaines de travailleuses marocaines.

L’association des avocats impute la responsabilité civile et pénale aux propriétaires des fermes agricoles dans cette affaire d’autant que ces allégations relèvent des crimes de traite d’êtres humains lesquels nécessitent l’intervention de la plus haute juridiction espagnole, affirme-t-on.

+ Le processus judiciaire enclenché en Espagne +

Le parquet général de Huelva, rappelle-t-on, avait ordonné l’arrestation de deux ouvriers agricoles à Almonte pour abus sexuels avant de les relâcher contre le paiement d’une caution dans l’attente de l’approfondissement des investigations les concernant et l’audition des plaignantes intentées en justices par des ouvrières marocaines.

Des centaines de saisonnières marocaines (400 femmes) travaillant dans une ferme avaient été, rappelle-t-on, chargées à bord d’autocars dans une tentative de les renvoyer au Maroc afin d’éviter qu’elles ne déposent des plaintes concernant les maltraitances et les agressions sexuelles dont elles font l’objet.

Le ministère de l’emploi et de l’insertion professionnelle, Mohammad Yatim, avait souligné à cet égard, que les services de son département ont relevé 12 cas de harcèlement parmi les 800 femmes interrogées, dont les auteurs sont 4 marocains et 3 espagnols, ajoutant que le ministère suit de près cette affaire et ne manquera pas de prendre les mesures nécessaires en suivant le processus judiciaire enclenché par les autorités espagnoles, rappelle la même source.

Article19.ma