Maroc: la croissance du PIB autour de 2,5% en 2014 -BKAM

 ++ La croissance avoisinerait 2,5% pour l’ensemble de l’année 2014.
++ Tenant compte de ces évolutions, l’objectif d’un déficit budgétaire de 4,9% du PIB à fin 2014 serait atteint.
 ++ Sur les 8 premiers mois de l’année, l’inflation ressort à 0,3%, et sa composante sous-jacente à 1,2% en moyenne.
 ++ Le Conseil de Bank Al-Maghrib (BKAM)   a décidé d’abaisser le taux directeur de 3% à 2,75%, tout en continuant de suivre de près l’ensemble de ces évolutions.  


Le Conseil de Bank Al-Maghrib a tenu sa réunion trimestrielle le mardi 23 septembre 2014. Au cours de cette réunion, le Conseil a examiné l’évolution récente de la situationéconomique, monétaire et financière, ainsi que les prévisions de l’inflation à l’horizon du quatrième trimestre 2015.
Au niveau national, la croissance économique a décéléré à 1,7% au premier trimestre 2014,avec une hausse de 2,2% du PIB non agricole et une baisse de 1,6% de la valeur ajoutéeagricole. 
Tenant compte de l’évolution récente des indicateurs infra-annuels disponibles, lacroissance avoisinerait 2,5% pour l’ensemble de l’année 2014, avec une progression de prèsde 3% du PIB non agricole et un repli d’environ 2,5% de la valeur ajoutée agricole.
Sur lemarché de l’emploi, les données du deuxième trimestre indiquent une augmentation, parrapport au même trimestre de 2013, de 0,5 point du chômage à 9,3%. L’output gap nonagricole serait négatif et devrait le rester au cours des prochains trimestres, dénotant ainsi del’absence de tensions inflationnistes émanant de la demande.

S’agissant des comptes extérieurs, le déficit commercial des biens s’est allégé de 3,1% à finaoût, les exportations ayant enregistré une hausse de 7,1%, résultat notamment de la forteprogression des expéditions du secteur automobile et de l’atténuation de la baisse de cellesdes phosphates et dérivés.

En parallèle, et en dépit de la progression de 32,2% des approvisionnements en blé, les importations ont enregistré un accroissement limité à1,8%,sous l’effet d’une régression de 1,4% des achats des produits énergétiques et de 5,6% des2acquisitions de biens d’équipement.

Pour les autres rubriques du compte courant, les recettesde voyages se sont améliorées de 3,0% à 40 milliards de dirhams et les transferts des MRE sesont stabilisés à 39,5 milliards. 

Tenant compte de ces évolutions et des entrées au titre dedons, le déficit du compte courant devrait revenir de 7,6% du PIB en 2013 à 6,7% à fin 2014.Pour ce qui est du compte capital, les flux netsd’investissements directs étrangers ont accuséune baisse de 9,4%. Au total, l’encours des réserves internationales nettes a atteint 175,6milliards de dirhams à fin août, soit l’équivalent de 4 mois et 29 jours d’importations de bienset services et devrait se maintenir à ce niveau d’ici fin 2014.

Au plan des finances publiques, le déficit budgétaire hors privatisation s’est établi à 42,5milliards à fin août 2014, contre 42,2 milliards à la même date de l’année précédente.

 

Lesrecettes ordinaires ont connu une progression de 3,8%, reflétant notamment une hausse de3,4% des rentrées fiscales et de 6,4 milliards de celles en dons. Du côté des dépenses, cellesd’investissement se sont accrues de 17,3%, tandis que les charges ordinaires ont légèrementaugmenté de 0,6% à 159,9 milliards de dirhams, recouvrant une baisse de 19,7% des dépensesde compensation et des accroissements de 17,8% de celles au titre des autres biens et serviceset de 0,9% de la masse salariale. Tenant compte de ces évolutions, l’objectif d’un déficitbudgétaire de 4,9% du PIB à fin 2014 serait atteint.

 

Au niveau de la sphère monétaire, les données du mois de juillet font apparaitre un

ralentissement du rythme d’évolution du crédit bancaire de 4,2% en moyenne au cours du

deuxième trimestre à 3,9% en juillet et une progression de l’agrégat M3 limitée à 3,5% après4,2%. L’écart monétaire ressort ainsi négatif, indiquant l’absence de pressions inflationnistesd’origine monétaire.

Sur le marché interbancaire, le TMP s’est stabilisé à 3,01% en moyenneau cours des mois de juillet et août et le taux débiteur moyen est resté quasi inchangé à 5,98%au cours du deuxième trimestre. Par ailleurs, le taux de change effectif du dirham s’estdéprécié au deuxième trimestre comparativement au premier de 0,37% en termes nominauxet de 1,57% en termes réels.

Sur le marché immobilier, l’indice des prix des actifs a accusé au deuxième trimestre une

nouvelle baisse de 1,3% en glissement trimestriel, après celle de 0,2% un trimestreauparavant. Par catégorie, les prix des terrains et des locaux à usage commercial ont enregistrédes replis respectifs de 3% et de 3,3%, tandis que ceux des biens résidentiels ont reculé de0,1% après 0,4% le trimestre précédent.

Dans ces conditions, après une hausse de 0,4% en glissement annuel, en juillet, l’indice desprix à la consommation est resté stable en août, sous l’effet d’une accentuation de la baissedes prix des produits alimentaires à prix volatils, de 7,1% à 9,9%, qui a plus que compensé leshausses de 12,8% pour l’«Alimentation en eau et assainissement » et de 6,5% pourl’électricité. Sur les 8 premiers mois de l’année, l’inflation ressort à 0,3%, et sa composantesous-jacente à 1,2% en moyenne. Cette dernière est revenue de 1,4% en juillet à 1% août, enliaison avec la décélération du rythme d’accroissement des prix de 1,4% à 0,8% pour les bienséchangeables et de 1,6% à 1% pour ceux non échangeables. Par ailleurs, les prix à laproduction industrielle ont poursuivi leur mouvement baissier, avec une nouvelle diminutionannuelle de 2,1% en juillet après celle de 1,9% en moyenne au cours du deuxième trimestre.

Sur la base de l’ensemble de ces évolutions et tout en tenant compte des révisions des

systèmes de tarification de l’eau et d’électricité opérées à partir du mois d’août, l’inflation

s’établirait à 0,7% en 2014, à 1,6% en moyenne sur les six prochains trimestres et à 1,9% auterme de l’horizon de prévision, avec une balance de risques équilibrée.

Dans ce contexte caractérisé par la poursuite d’un faible rythme de croissance des activitésnon agricoles, une amélioration des réserves internationales et une prévision centrale del’inflation en ligne avec l’objectif de stabilité des prix, le Conseil a décidé d’abaisser le tauxdirecteur de 3% à 2,75%, tout en continuant de suivre de près l’ensemble de ces évolutions.
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