Le secteur bancaire national, favorisé par la diversification de ses activités à l’international, a continué de faire preuve d’une bonne résilience, indique, lundi à Casablanca, Bank Al-Maghrib, dans son rapport annuel sur la supervision bancaire relatif à l’exercice 2017.
Présentéé lors d’un point de presse par Hiba Zahoui, directrice de la supervision bancaire à Bank Al-Maghrib, la 14è édition de ce rapport porte sur l’analyse de l’activité du secteur, les risques qu’il encourt ainsi que sa rentabilité. Il dresse également le bilan des principales activités menées par Bank Al-Maghrib en matière de surveillance micro-prudentielle et de protection de la clientèle des établissements de crédit.
Selon le rapport, le champ de contrôle de Bank Al-Maghrib s’est élargi en 2017 pour couvrir une population de 86 établissements de crédit et organismes assimilés, et ce suite à l’agrément de 5 banques participatives.
Le rapport relève que l’activité bancaire a observé une décélération du rythme d’élargissement du réseau physique des banques à 6388 agences et 7025 GAB en progression de 1,7% et 2,9% respectivement, fait-on observer, expliquant que cette tendance traduit une orientation des banques vers des stratégies de développement des canaux digitaux.
Au sujet des comptes bancaires ouverts au Maroc, BAM indique qu’ils ont atteint près de 26 millions, observant qu’à l’international, la présence des groupes bancaires marocains s’est renforcée pour couvrir 33 pays dont 26 en Afrique.
Dans un contexte marqué par une amélioration de la croissance économique nationale, le crédit bancaire a, quant à lui, enregistré une croissance modeste à 3,2% reflétant une décélération des financements destinés aux entreprises non financières à 2,6%, pendant que les crédits aux ménages ont enregistré un taux de progression stable à 4%.
Après avoir noté que le secteur bancaire national a continué de faire preuve d’une bonne résilience, BAM.souligne que le ratio de solvabilité et de tier 1, respectivement de 13,9% et 11%, sont supérieurs aux exigences minimums bâloises et le taux de créances en souffrance s’est stabilisé à 7,5%, après des hausses successives depuis 2012. Parallèlement, la baisse du coût du risque, pour la première fois depuis 2008, conjuguée à une hausse du Produit net bancaire, ont permis au résultat net des banques, sur base sociale, de s’améliorer de 17,6% par rapport au résultat normatif de l’année précédente. Sur base consolidée, les neuf groupes bancaires ont réalisé un résultat net-Part du groupe en hausse de 9,2% contre 6% en 2016, dégageant un rendement des actifs de 0,9% et des fonds propres de 10,2%.
Dans une conjoncture demeurant porteuse de risques, BAM indique avoir suivi de près la qualité des actifs bancaires et les expositions des banques au risque de taux d’intérêt, tout en prêtant une attention accrue aux risques émergents notamment ceux liés au développement de la cybercriminalité.
Sur le plan réglementaire, l’année 2017 a été marquée par le chantier d’adoption de la norme comptable internationale « IFRS 9 », dont l’entrée en vigueur a été fixée au 1er janvier 2018 et la poursuite des travaux sur la réforme de la classification des créances. De même, les exigences en matière de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme ont été rehaussées, en convergence avec les normes internationales du GAFI.
Concernant la supervision des activités transfrontalières, Bank Al-Maghrib a conclu trois nouvelles conventions en matière de coordination du contrôle bancaire, portant le nombre de ces conventions à 12 couvrant la majorité des pays de présence.
Dans le cadre de ses attributions en matière de protection de la clientèle des établissements de crédit, BAM a poursuivi ses contrôles pour vérifier la mise en œuvre par ces établissements des dispositions de la loi n°31-08 édictant des mesures de protection du consommateur, de l’article 503 du code de commerce relatif à la clôture de compte et du cadre réglementaire du traitement des réclamations de la clientèle.
D’après le rapport, en 2017, l’activité bancaire participative a démarré graduellement, observant que la Banque a accompagné les opérateurs dans la préparation du cadre contractuel des produits et a fait progresser le cadre prudentiel y afférent.
BAM indique, à cet égard, avoir également contribué, aux côtés des autorités concernées, à la mise en place des autres composantes nécessaires pour un écosystème participatif.