MÉDIAS – Onze salariés de Charlie Hebdo réclament à la direction un statut d »actionnaires salariés à parts égales ». Au cœur des divisions, l’argent que le journal a récolté depuis la tuerie.
Charlie Hebdo est détenu actuellement à 40% par les parents de Charb, 40% par le dessinateur Riss, et 20% par le directeur général Eric Portheault, directeur généralPhoto : AFP
Plus de deux mois après l’attaque qui a décimé Charlie Hebdo, il y a de l’eau dans le gaz au sein du journal. Onze de ses salariés, réunis au sein d’un collectif, réclament à la direction un statut d' »actionnaires salariés à parts égales ». Parmi eux, le reporter Laurent Léger, le dessinateur Luz ou l’urgentiste Patrick Pelloux.
« Il ne s’agit pas de se partager le gâteau. L’argent ne nous intéresse pas, a expliqué ce dernier, alors que l’hebdomadaire, grâce à ses ventes phénoménales et à la montée en flèche des abonnements et des dons, a recueilli près de 30 millions d’euros depuis la tuerie. Il n’y a rien contre la direction actuelle, aucun conflit avec qui que ce soit, mais par rapport à ce qui s’est passé les salariés veulent être davantage acteurs de l’entreprise ».
« Tout cet argent fait plus de mal que de bien »
Les dirigeants ne l’entendent toutefois pas de cette oreille. Ceux-ci, par l’intermédiaire de l’avocat de l’hebdomadaire satirique, se sont dits « navrés ». « Riss est encore à l’hôpital, les parts de Charb sont gelées par la succession. Tout cet argent fait plus de mal que de bien. Cela fait penser à ces enterrements où on se bat déjà en revenant du cimetière pour les bijoux de la grand-mère », a-t-il regretté.
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Charlie Hebdo, qui était au bord de la faillite avant l’attaque du 7 janvier, est détenu actuellement à 40% par les parents de Charb, ex-directeur de la publication tué dans l’attentat, à 40% par le dessinateur Riss, blessé à l’épaule, devenu le nouveau directeur du journal, et 20% par Eric Portheault, co-gérant.
Article19.ma / MetroNews