Une première ! Le président de la Cour des comptes, Driss Jettou, a officiellement demandé, au président de l’Association marocaine des droits de l’homme (AMDH), Ahmed El Haij, de fournir à la Cour les rapports financiers détaillés des financements nationaux et étrangers , dont l’AMDH a bénéficié depuis 2009, ainsi que les dépenses y afférentes.
La décision de la cour, est tout à fait légale, au regard des dispositions du code des tribunaux financiers, et de la circulaire du chef du gouvernement numéro 2/2014, exigeant des divers départements ministériels la facilitation du contrôle de la cour des comptes de l’usage fait des financements publics accordés aux associations de la société civile, et ce, dans le cadre du principe de liaison de la responsabilité à la reddition de comptes, signale le journal Akhbar Al Yaoum.
Sauf que la décision de la Cour des comptes coïncide, comme par hasard, avec l’accusation adressée par le Ministre de l’intérieur à l’AMDH de recevoir annuellement 600 millions de centimes de fonds étrangers, sans justifier leurs dépenses, pose beaucoup d’interrogations.
Selon une source proche de la cour des comptes, ajoute le quotidien, « la thèse d’instructions ou préjugés politiques est à écarter. » Cette mesure coïncide avec une conjoncture politique spéciale, et Ahmed El Haij craint l’exploitation de la cour des comptes pour donner plus de crédit aux accusations de l’Interieur.
Le quotidien a enfin signalé que les sections de l’association dans quatre-vingt-deux localités du royaume protesteront, dès aujourd’hui, devant les sièges des pachaliks et caïdats, contre le resserrement de l’étau sur l’AMDH.