La défaite de Daech en Irak et en Syrie a eu pour effet un redéploiement de djihadistes au Sahel et en Libye. Les autorités espagnoles s’inquiètent de voir ces radicaux islamistes débarquer clandestinement au sud de la péninsule ibérique.
«Ils sont pratiquement à notre frontière…», affirme le ministre des Affaires étrangères espagnol Alfonso Dastis.
Pour le ministre qui s’exprimait en début de semaine, il existe un risque certain car des combattants de Daech qui ont fui le Proche-Orient puisse profiter des mouvements migratoires en cours vers l’Europe pour atteindre l’Espagne.
Toutefois, le ministre a relativisé en disant : «Cela nous inquiète effectivement mais nous ne croyons pas qu’il faille établir un parallèle entre le terrorisme et l’immigration», a-t-il toutefois noté.
Revenant sur la situation sécuritaire au Niger et au Mali, le ministre a constaté qu’elle «ne s’améliorait pas beaucoup». Le gouvernement espagnol a d’ailleurs décidé de doubler à 300 soldats son contingent au sein de la force européenne chargée de la formation de l’armée malienne.
Pour rappel, des régions entières au Mali échappent à tout contrôle, et ce, depuis 2015. Les attaques djihadistes se sont étendues aux pays voisins, en particulier le Burkina Faso et le Niger. La dégradation de la situation sécuritaire en Libye a aussi eu des conséquences directes sur l’Espagne car les migrants qui passaient par ce pays pour atteindre l’Europe, via l’Italie, évitent désormais cette route et passent par l’Espagne.
En janvier, 1 287 migrants ont atteint l’Espagne en passant par la Méditerranée, selon l’Organisation des migrations internationales (OMI), et 75 ont péri dans la traversée. L’Espagne est régulièrement accusée par les ONG de refouler des migrants «à chaud», c’est-à-dire sans leur donner la possibilité de faire une demande d’asile.