Samedi 7 mars, à l’aube, le groupe djihadiste Etat islamique s’est attaqué à Hatra, l’antique cité parthe en pierre de taille, dont les vestiges spectaculaires vieux de deux mille ans s’épanouissent sur trois cent vingt-quatre hectares.
Selon le ministère irakien des antiquités et du tourisme, un habitant du secteur aurait entendu, venant du site, une puissante explosion. D’autres témoins parlent de destructions et de pillages.
« Nous n’avons pas plus de détails, précise Fareed Yasseen, ambassadeur d’Irak en France. Il faudrait trouver un moyen de sécuriser le site dans l’immédiat. » Les remparts qui cernent cette ville sont-ils encore debout, comme les grands temples à fronton et colonnades ? La question reste sans réponse. La cité antique fut le premier site irakien à être inscrit, en 1985, sur la Liste du Patrimoine mondial de l’Unesco, au titre des biens culturels à valeur universelle. « La destruction de Hatra marque un tournant dans l’effroyable stratégie de nettoyage culturel en cours en Irak », s’alarme Irina Bokova, directrice générale de l’organisation onusienne.
Cette attaque survient après le saccage, jeudi 26 février, du Musée de Mossoul, deuxième ville d’Irak située à 110 kilomètres au nord de Hatra. Et après les attaques, jeudi 5 mars, contre le site assyrien de Nimroud, entre Mossoul et Hatra. Une escalade dans les destructions à laquelle s’attendait la communauté scientifique. « La lenteur du soutien international à l’Irak encourage les terroristes à commettre de nouveaux crimes, à détruire et à piller… », déclare Qaïs Hussein Rachid, ministre des antiquités et du tourisme irakien.
Article19.ma/Le monde