En Inde, la coutume islamique du divorce instantané – ou « triple talaq » – pourrait bientôt être punie de trois ans de prison.
Généralement, « talaq thalath » est prononcé par le mari sur un coup de tête suite à une dispute ou à un malentendu.
« Talaq » est un terme arabe qui signifie « je te divorce ». Ecrit à trois reprises sur un papier ou envoyé par SMS, il suffit pour mettre fin à un mariage, en vertu d’une coutume musulmane controversée, même au sein de l’Islam sunnite majoritaire.
Selon le journal La Dépêche, le 28 décembre 2017, plusieurs mois après son interdiction par la Cour suprême du pays, le Parlement indien a décidé de pénaliser cette pratique largement répandue. Le projet de loi doit maintenant être adopté par le Sénat indien avant d’entrer en vigueur.
Jusqu’à présent l’Inde ne connaît pas de loi civile uniforme pour le mariage, le divorce et la propriété. Sa constitution permet aux pratiquants de chaque religion d’utiliser leurs propres lois religieuses sur ces questions.
Le dossier sensible du « triple talaq », ou Talaq al-bid’ah, concerne les musulmans du pays – 180 millions, soit la plus importante des minorités religieuses. Il s’inscrit dans le cadre d’un vaste processus juridique qui vise, depuis 2016, à mettre en œuvre un Code civil unique, applicable à tous les citoyens indiens, indépendamment de leur appartenance religieuse.
Les citoyennes musulmanes dans le Monde Arabe doivent suivre de très prêt la mise en application de cette loi afin de pouvoir se défendre en cas d’abus.