La croissance économique nationale devrait ralentir au premier trimestre de 2018, sous l’effet du repli des activités agricoles en comparaison avec les performances notables réalisées en 2017, selon le Haut-commissariat au plan (HCP).
Contrairement à la campagne passée marquée par des conditions climatiques favorables aux cultures précoces, la campagne agricole 2017/2018 aurait été caractérisée par une pluviométrie automnale moins abondante, dont les effets auraient été plus perceptibles au niveau des surfaces ensemencées des céréales et des légumineuses, mais également au niveau des cultures irriguées, estime le HCP dans un point de conjoncture de janvier 2018, relevant que le taux de remplissage des barrages à usage agricole se serait situé, à la mi-décembre 2017, à son niveau le plus bas des six dernières campagnes, soit 32%.
Le retour à la normale des conditions climatiques hivernales devrait limiter le repli de la valeur ajoutée agricole à -3,1% en variation annuelle, au premier trimestre 2018, au lieu de +14,2% une année auparavant.
Par ailleurs, la valeur ajoutée hors agriculture devrait, quant à elle, accélérer au premier 2018, profitant d’une amélioration du climat des affaires dans les économies avancées. Dans la zone euro, la croissance serait tirée par la vigueur de la demande intérieure, fait savoir le HCP, notant que l’augmentation des importations des pays avancés et la reprise graduelle de celle des pays émergents permettraient au commerce mondial de rester dynamique.
Dans ce sillage, la demande mondiale adressée au Maroc devrait enregistrer une hausse de 4,5%, en variation annuelle. Cet accroissement profiterait à certaines branches industrielles exportatrices, comme l’automobile, l’électronique, l’habillement et le textile. Toutefois, la légère reprise attendue des cours mondiaux du pétrole risquerait de renchérir légèrement les importations nationales.
La valeur ajoutée industrielle réaliserait, dans ce contexte, une progression de 2,2%, au premier trimestre 2018, en variation annuelle, et les activités minières afficheraient un bond de 5,2%, en ligne avec la modération de la demande étrangère, indique la même source, soulignant que la consolidation de l’offre mondiale des engrais phosphatées et la poursuite du repli de leurs cours internationaux devraient ramener la production locale de phosphate brut vers son niveau tendanciel de moyen terme, après un bondissement en 2017. La valeur ajoutée du secteur tertiaire croîtrait, quant à elle, de 3,2%, contribuant pour environ +1,5 point à la croissance globale du PIB.
Au premier trimestre 2018, la valeur ajoutée hors agriculture devrait connaître dans l’ensemble une amélioration de 3,2%, en variation annuelle, favorisant, ainsi, une hausse du PIB global de 2,6%, au cours de la même période, au lieu de +3,8% un an plus tôt.