Au Maroc, les nombreuses victimes de la tristement célèbre « campagne d’assainissement » lancée tambour battant en 1996 par le puissant ministre de l’Intérieur de l’époque, Driss Basri, ne décolèrent toujours pas. « Que justice soit faite », demandent-ils.
Un groupe d’hommes d’affaires, qui avaient fait de la prison et leurs biens avaient été saisis dans le cadre de cette campagne kafkaïenne, ont adressé la semaine dernière une Chikaya (une plainte) en bonne et due forme au cabinet royal à ce sujet, selon le journal Akhbar Alyaoum.
L’une de ces « victimes », Ahmed Bounkoub, alias Dib (Le loup) sollicite l’intervention personnelle du roi Mohammed VI pour lever la décision de justice relative à « la saisie » de ses biens et de ses avoirs en banque. Décision toujours en vigueur en dépit des années passées en prison et du paiement de toutes les amendes exigées, affirme la même source.
Le journal précise que dix-huit personnes qui s’estiment avoir été « lésées » lors de cette opération dite-d’assainissement s’apprêtent à créer une association pour la défense de leurs intérêts.
Officiellement, la campagne a démarré en décembre 1995 avec une série d’arrestations. On parlait d’une liste d’hommes d’affaires et de barons de la drogue qui circulait déjà quelques mois auparavant entre les différents services de renseignements de l’Intérieur.
Parmi les noms qui vont faire couler beaucoup d’encre à cette époque: Chétrit, Benchekroun, Benabderrazik, Tber, Lahlou … 11 douaniers puis 22 autres, dont deux directeurs, sont dès le départ embarqués dans la fameuse curée.
Deux décennies après, cette « opération d’assainissement » est dans les mémoires comme un traumatisme indélébile.
Affaire à suivre…