Affrontement sub-sahariens / marocains, graves significations !

Par Jaouad Mabrouki

La violence qui s’est déclenchée à Casablanca ces derniers jours entre africains sub-sahariens immigrants et marocains reflète plusieurs significations et exprime tout le non-dit, une véritable explosion d’une marmite sous tension !

En réalité, le marocain a toujours était fier de répéter que son pays est une terre d’accueil et de coexistence avec un peuple ayant l’art de la générosité avec ses invités et les étrangers. Encore plus fier, car il rattache ses caractéristiques à son appartenance arabe et religieuse. Mais si le marocain répète avec redondance ces expressions c’est uniquement pour donner une leçon aux pays européens, car jusque-là c’était lui l’immigrant dans les autres pays. Et il n’avait auparavant jamais été confronté à une véritable immigration chez lui, dans son pays, dans sa ville et dans son quartier.

Seulement les jours passent, le nombre d’immigrants augmente progressivement et le marocain commence à être sous tension. Le non-dit circule dans les petits cercles en désignant les sub-sahariens par des propos racistes « l3wazza »(1), « lkou7al »(2) et « afarika » (3) et en élaborant des stratégies pour les mettre dehors, en évoquant les erreurs faites qui ont autorisé l’installation de ces migrants dans notre pays. Le marocain ne peut exprimer clairement ses propos racistes car il serait alors en contradiction avec ses propos de « peuple d’accueil et de générosité » mais aussi avec ses valeurs religieuses qui lui sont chères. Il ne peut exprimer ses véritables convictions par « la7chouma »(4) !

Mais le marocain, sous prétexte qu’il n’a pas la peau noire, oublie qu’il est tout autant africain. Le marocain ignore comment sa peau est considérée en Europe et qu’il est désigné de « basané » et non de « blanc » !

Le racisme est pratiqué dans tous les foyers marocains, mais dans le déni ! N’entendons-nous pas par exemple « sahraouia »(2), « chal7a »(5), « fassi », « guél3i »(5), « doukalia »(6), « 3aroubi »(7) dans tous les foyers au sujet des mariages ? Préjugés racistes qui d’ailleurs entravent souvent le bonheur de plusieurs couples.

Ce qui s’est produit à Casablanca est l’expression des tensions accumulées et qui ont fini par s’expulser violemment. La rue est le miroir de ce qui se passe à la maison. La qualité de l’éducation et la philosophie reçues à la maison, se mesurent par le comportement des citoyens dans la rue !

Si le marocain continue dans le déni de son racisme, il ne pourra jamais se débarrasser de ces propos néfastes, toxiques, polluants pour la coexistence entre marocains eux-mêmes et avec les immigrés. La reconnaissance de ce racisme est le point de départ de son traitement.

Si le marocain continue dans son déni, il ne pourra jamais établir un programme d’éducation civique, visant le respect d’autrui, le respect de l’étranger, servir sa société et ses semblables, l’ancrage de la conviction que « la terre n’est qu’un seul pays et tous les citoyens sont les feuilles et les fruits du même arbre » !

  1. Désignation péjorative des noirs de peau
  2. Noirs
  3. Les africains
  4. Honte
  5. Berbère mais péjorativement
  6. De Doukala mais péjorativement
  7. campagnard

Article19.ma

3 Commentaires

  1. Article à vomir ! Depuis quand le mot chel7, fassi, k7el ou ifri9i sont-ils rascites ?!! Comment sommes-nous sensés désigner un habitant de Fès? Un amazigh ? Ou un black ?!!! Vous voulez expliquer un phénomène social et économique récent, par un raccourci qui consiste à faire de 40 millions de marocains des rascites.
    La plupart des tensions qui existent entre subsahariens et marocains interviennent dans des quartiers pauvres, à forte densité démographique, où l’insécurité et les dérapages sont le résultat de problèmes socioéconomiques amplifiés par l’installation d’une population étrangère sans ressources et livrée à elle même.
    Ce ne sont pas les valeurs d’hospitalité et du vivre-ensemble des marocains qu’il faut questionner ou remettre en cause, mais bien l’absence de réponse politique adéquate, chez nos décideurs, par rapport à ce phénomène. L’immigration clandestine fragilise un tissu social déjà très éprouvé par le sous-développement et aura tendance à s’amplifier puisque l’UE nous oblige à jouer le rôle de gardiens de ses frontières.
    D’un autre côté, les subsahariens qui étudient ou travaillent, et qui sont donc en situation régulière dans notre pays, se comptent par milliers. Ils sont globalement bien intégrés et la plupart d’entre-eux ont choisi de s’établir définitivement au Maroc. C’est donc bien la preuve que votre raisonnement ne tient pas la route.

  2. Le Marocain n’est pas eduque pour accepter la difference mais pour la rejeter. C’est la tout son drame. On lui a appris que la societe devait etre uniforme, qu’on doit tous se ressembler, tous etre musulmans, tous porter les memes habits, tous manger du couscous le vendredi, tous baiser les mains de nos parents, tous aller a l’ecole sauf nos soeurs, tous nous marier pour donner des petits-enfants a nos parents, tous boire du the a la menthe….bref un tas d’habitudes aussi aleatoires les unes comme les autres mais toutes ancrees dans les esprits comme etant les incontournables a une vie sociale au Maroc. C’est dans ce contexte que s’est fait l’arrivee des subsahariens dont la religion n’est pas forcement musulmane et encore moins les fetes, les moeurs et l’etat d’esprit. D’ou le clash dans les lieux d’habitation ou la proximite, voire la promiscuite, regne. D’ou la mefiance, voire l’agressivite, affichee sur les lieux de travail. D »ou les poursuites avec insultes et jets de pierre a l’appui. Bref, rien que nous ignorions puisque nous aussi, Marocains que nous sommes, nous en faisons les frais quand nous nous hasardons dans un quartier, un douar ou une piste ou nous n’habitons pas. Le Maroc n’est pas le long fleuve tranquille que l’on croit, la ou l’education et le civisme n’ont pas ete transmis.