L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a annoncé lundi qu’elle envisage de rapatrier 15.000 migrants pris au piège en Libye vers leurs pays d’origine avant la fin de l’année.
L’annonce de l’OIM intervient suite aux révélations d’abus de migrants détenus dans des conditions sordides en Libye et au lendemain du sommet Union africaine (UA)-Union européenne d’Abidjan.
A l’issue cette conférence, les dirigeants des deux continents ont souligné la nécessité de lutter contre les passeurs et les trafiquants et de dissuader l’immigration irrégulière.
« Le renforcement de notre programme de retour ne permettra pas de remédier entièrement au sort des migrants en Libye, mais il est de notre devoir de les faire sortir des centres de détention », a déclaré le Directeur général de l’OIM, William Lacy Swing, cité dans un communiqué.
Depuis le début de l’année, le programme de retour volontaire de l’OIM a déjà permis de ramener plus de 14.000 migrants vers leurs pays d’origine. Un pont aérien de grande ampleur est actuellement déployé depuis la Libye. Le dispositif devrait permettre à l’agence onusienne de rapatrier 15.000 migrants supplémentaires de Libye avant la fin de l’année.
La Libye a connu ces dernières semaines une augmentation drastique du nombre de migrants détenus, confrontés à la traite et à la maltraitance au cours de leur voyage sur la route migratoire de la Méditerranée centrale. Ce périple dangereux a déjà coûté la vie à 2.803 migrants cette année.
À ce jour, plus de 400.000 migrants ont été enregistrés par l’OIM en Libye où le nombre total de migrants est estimé entre 700.000 et un million.
L’intensification de l’aide au retour visera également les migrants qui ne sont pas dans des centres de détention mais qui souhaitent tout de même rentrer chez eux, selon le communiqué.
A Abidjan, l’UE, l’UA et le gouvernement libyen ont accepté d’alléger le sort de milliers de migrants pris au piège en Libye. La mise en place d’un groupe de travail conjoint avec toutes les parties concernées permettra de faire en sorte que la crise migratoire en Libye soit traitée de manière coordonnée.
La majorité des migrants qui ont demandé à bénéficier du programme de retour volontaire de l’OIM provienne d’Afrique subsaharienne. Quelque 4.316 d’entre eux sont originaires du Nigeria, 1.580 de Guinée, 1.350 de Gambie, 1.305 du Mali et 970 du Sénégal.
Article19.ma / MAP