Dans son rapport 2014/15, Amnesty International (AI) a une nouvelle fois montré
du doigt les autorités marocaines en signalant que « la liberté d’expression,
d’association et de réunion restait soumise à des restrictions ».
En lisant ce rapport, rendu public mercredi, « on a l’impression que
le Maroc avance à reculons…et malheureusement rappelle une triste
époque révolue, » note un militant des droits de l’homme.
« Les autorités ont réprimé la dissidence, poursuivi des journalistes et
emprisonné des militants, restreint les activités d’organisations des
droits humains, entre autres associations et dispersé par la force
des manifestations et d’autres mouvements de protestations, » affirme
le rapport dont une copie a été obtenu par Article19.ma.
« Les autorités ont engagé des poursuites pénales contre
des journalistes, des militants, des artistes et d’autres
personnes qui avaient critiqué – ou étaient considérées
comme ayant insulté – le roi ou les institutions étatiques,
ou qui avaient fait l’apologie du « terrorisme » selon la
définition large de ce terme dans la législation
antiterroriste marocaine, » souligne AI dans son rapport.
Selon AI, une procédure était toujours en cours à l’encontre
du journaliste Ali Anouzla, poursuivi pour « apologie du
terrorisme et assistance au terrorisme » en raison d’un
article publié sur le site d’information en ligne Lakome,
qui faisait référence à une vidéo du groupe armé AI Qaïda
au Maghreb islamique (AQMI).
Bien qu’il n’ait pas re-publié la vidéo, intitulée « Maroc: le royaume de la
corruption et du despotisme », qu’il a qualifiée de « propagande », Ali Anouzla
était passible d’une peine de 20 ans d’emprisonnement, précise AI.
Cette organisation internationale indépendante, basée à Londres et qui dispose d’un
bureau à Rabat, dirigé par Mohamed Sektaoui, un militant des droits de l’homme
de première heure, relate des cas d’arrestation et de détention d’autres
journalistes marocains (www.amnesty.org/fr/for media/press).
Article19.ma