Algérie : Y a-t-il un sage aux commandes?

Par Ali Bouzerda

Un jour, un ange s’adressa à un paresseux et grincheux paysan qui a passé plus de cinq décennies à prier pour que le bon Dieu lui accorde fortune et succès. « Ton vœu sera bientôt exaucé », lui annonça soudainement l’envoyé céleste avant de lui rappeler qu’il devrait bien réfléchir pendant trois jours avant de présenter sa requête car il a été décidé que son voisin – un travailleur pieux, honnête et généreux –  devra bénéficier du « double » des choses qui lui seront accordées. Passée la période de réflexion, l’ange était de retour pour exaucer le vœu du paysan. « J’ai bien réfléchi… il faut me crever un œil », implora le paysan, dans l’espoir de satisfaire un désir de vengeance inassouvi de voir un jour son voisin vivre dans le noir et la misère absolue.

Bref, la morale de l’histoire est que quoique fasse le Maroc, la vieille garde de l’Establishment civil et militaire en Algérie ne veut pas enterrer la hâche de guerre des années 60 ni celle d’Amgala. Le récent retour du Maroc au sein de sa famille africaine et le lancement des projets de développement socio-économique à grande échelle notamment en partenariat avec le Nigeria, l’Ethiopie et d’autres pays amis et d’autres qui étaient jadis ses adversaires …ont déstabilisé une diplomatie algérienne qui dormait sur « ses lauriers ». Tout le monde sait comment Alger fonctionne pour s’attirer les sympathies et créer la confusion autour de l’affaire du Sahara…Les coups-bas contre le Maroc par le biais de pétrodollars est un secret de Polichinelle sauf que les temps ont changé et le sérieux a repris le dessus au moment où les prix du brut ont chuté et avec lui « la générosité » algérienne.

+ Heureusement que le ridicule ne tue pas…+

Le prix Nobel et artiste américain Bob Dylan disait : « Don’t criticize something you do not understand ! » Cette sagesse s’applique aux jaloux et aux envieux responsables algériens. « Ne t’amuse pas à critiquer quelque chose que tu ne comprends pas ! ».

En fait, qu’a dit le Gaffeur algérien ? « Les banques marocaines, on sait c’est le blanchiment d’argent du haschich … et Royal air Maroc transporte autre chose que des passagers ». Il a réduit des décennies de labeur à une image réductrice qui provoque le dégoût et la pitié.

Le corbeau d’Alger ignore beaucoup de choses du Maroc et des Marocains, mais ne perdons pas de vue qu’il sait bien provoquer des catastrophes tout en épatant la galerie par les temps qui courent en Algérie. Ces temps qui sont si dures depuis quelques années déjà, tout y est paralysé en attendant Godot…et le matelas de réserves en devises pour calmer les esprits récalcitrants et faire taire les critiques a fondu comme neige au soleil. Et afin de justifier la misère du système Boutef, il fallait nécessairement trouver rapidement dans les parages « un souffre-douleur » : le voisin Marocain.

+Il faut absolument pendre le barbier+

Chez nous il y a un dicton qui illustre cette situation kafkaïenne qu’on pourrait traduire comme suit : « La mosquée s’est effondrée, il faut absolument pendre le barbier du coin ».

Les scandaleux propos du ministre Messahel en essayant notamment de décrédibiliser la percée professionnelle des entreprises bancaires marocaines en Afrique, l’ont tourné tout simplement au ridicule devant des chefs d’entreprises bien au fait des réalités économiques et de la concurrence sans pitié sur les marchés financiers.

D’ailleurs, le communiqué de Rabat a bien mis le doigt sur « l’ignorance » grave du ministre de l’abc des mécanismes qui régissent la finance internationale et l’aviation civile.

« Les propos tenus par le ministre algérien sur des institutions bancaires et la compagnie aérienne nationale, témoignent d’une ignorance aussi profonde qu’inexcusable des normes élémentaires du fonctionnement du système bancaire et de l’aviation civile, tant à l’échelon national qu’international », a bien souligné le MAECI dans son communiqué.

Pour ce qui est des contes à dormir pour enfant relatives au haschisch et ses soi-disant retombées économiques, le MAECI n’a pas mâché ses mots : « L’action efficace et les efforts considérables du Royaume du Maroc, notamment en matière de lutte contre les trafics de drogues, y compris en particulier les substances psychotropes en provenance de l’Algérie, sont largement connus au niveau international et reconnus par les institutions internationales spécialisées ».

In fine, quand un décideur algérien raconte à son auditoire que « L’Algérie a du potentiel », on se demande qui n’a pas de potentiel ? Même une fourmi a du potentiel mais il faut bien le traduire un jour en actes et réalisations concrètes. Avec les centaines de milliards de dollars de recettes de gaz et de pétrole, l’Algérie aurait pu devenir « un dragon économique » en Afrique du Nord mais…

Le Maroc importe toutes ses ressources coûteuses d’énergie de l’étranger rubis sur l’ongle, mais cela ne l’empêche pas de se moderniser, de construire des ports, des aéroports et des infrastructures de standard international y compris pour le futur TGV.

L’année 2018, c’est bien demain. Le Gaffeur va-t-il encore nous sortir cette boutade et dire au peuple Algérien pour justifier une nouvelle fois la crise que traverse son pays : « Je vous explique la combine des roublards de Rabat…c’est très simple, le TGV marocain fonctionne avec du combustible à base d’huile de cannabis, un point c’est tout».

Rebelote pour la bêtise …quelle honte ?

Article19.ma