Malgré une croissance annuelle de 5% en moyenne, l’industrie manufacturière présente les caractéristiques structurelles d’une économie en développement avec une contribution en dessous de ses potentialités en termes de création d’emploi et de richesse.
Entre 2006 et 2014, la valeur ajoutée du secteur a réalisé une croissance annuelle moyenne de 5%. Nonobstant, la part de la valeur ajoutée du secteur dans le PIB s’est abaissée d’environ un point par rapport à 2006, pour se situer à 11,3% en 2014. Un quart du chiffre d’affaires a été généré par les exportations, en amélioration de 6,4% en moyenne par an. Plus de 42% des exportations a été réalisé par les industries chimiques et parachimiques.
Le secteur a amélioré son intensité capitalistique au détriment de l’emploi. Ses investissements ont progressé de 13,2%, en moyenne par an, depuis 2006. L’emploi total a connu une hausse annuelle moyenne de 2,6%, portant l’augmentation de la productivité du secteur à 2%. La part des emplois manufacturiers dans la population active occupée nationale s’est limitée à 6%. Les femmes y ont contribué pour près du tiers des effectifs occupés, dont presque la moitié employée dans les industries de textile et de cuir, tandis que l’industrie chimique et parachimique a été le secteur le moins féminisé.
En occupant près des deux tiers de la population active du secteur, les grandes entreprises ont réalisé l’essentiel des résultats, en termes de chiffre d’affaires, d’exportations et encore plus en termes d’investissement, avec 94% de l’investissement total réalisé. Ce dernier a été financé, en grande partie, par endettement, tandis que les très petites, les petites et moyennes entreprises, constituant près de 89% de la population, ont été plus enclines à l’autofinancement de leur investissement et particulièrement dans la branche textile et cuir.
La présence des entreprises à participation étrangère a été importante particulièrement dans les métiers mondiaux, tels que les industries électriques et électroniques et les industries métalliques et mécaniques basées plus sur les capitaux. En revanche, sa contribution a été faible au niveau des industries agro-alimentaires et de textile et cuir utilisatrices de main d’œuvre.
Longtemps dominée par les industries agro-alimentaires, du textile et du cuir, la structure du tissu manufacturier s’est, quelque peu, modifiée au cours des dernières années, grâce à l’essor des industries de la chimie et parachimie, de l’électronique et électriques, des équipements automobiles et de montage de véhicules et de l’industrie aéronautique. Cependant, trois branches ont constitué près de 75% des entreprises du secteur à savoir la chimie et parachimie, l’agroalimentaire et les industries métalliques et mécaniques. Ces derniers ont, certes, amélioré nos exportations, mais sans pour autant créer un effet d’entraînement sur l’appareil productif dans son ensemble et relever, ainsi, substantiellement la valeur ajoutée du secteur non-agricole.
L’indisponibilité d’intrants sur le marché national, notamment en matières premières, continue d’impacter l’évolution de l’offre exportable nationale à plus forte valeur ajoutée et d’affecter les avantages comparatifs du Maroc en termes de coûts, de proximité et de délais. Le taux d’intégration du tissu industriel marocain a atteint, en moyenne, 65% en 2014. Ce taux a été relativement faible dans l’industrie automobile (33%) et la fabrication d’équipements électriques (37%), alors qu’il a atteint 86% dans les industries agroalimentaires et 69% dans le textile et cuir.
Afin de respecter les normes internationales en matière de renouvellement de l’année de base de la comptabilité nationale qui fixe la périodicité des enquêtes de structure à 5 ans, et compte tenu des mutations qu’a connues le tissu économique national ces dernières années, le Haut Commissariat au Plan a réalisé, en 2015, l’enquête nationale sur les structures économiques. L’enquête a touché un échantillon de 15 000 entreprises organisées (disposant d’une comptabilité formelle conformément à la réglementation comptable en vigueur au Maroc), opérant dans les secteurs de la pêche, de l’énergie, des mines, de l’industrie industrie manufacturière, du bâtiment et travaux publics, du commerce et des services marchands non financiers au titre de l’exercice 2014.
L’enquête s’est assignée pour objectif principal de fournir à la Comptabilité Nationale les données requises pour l’élaboration des comptes de production et d’exploitation par branche d’activité économique et ce, selon la nouvelle année de base 2014. L’enquête permettra, par ailleurs, aux décideurs et opérateurs économiques, qu’ils soient publics ou privés, de disposer d’une batterie d’indicateurs reflétant aussi bien la structure de production et de consommation par branche d’activité que le comportement des chefs d’entreprises dans les domaines de consommation d’énergie, de gestion des ressources humaines, d’investissement, de financement, etc.