Les lecteurs du journal Akhbar Alyaoum n’était pas au courant que Benkirane aurait des « difficultés financières » depuis son départ de la Primature. Au fait c’est une histoire de complément de pension dont parle le journal, et ce, afin d’attirer l’attention du Makhzen, seul refuge dans ce cas de figure.
Dans une brève, ce mercredi, dans la rubrique « Confidential », illustrée d’une photo de l’ex-chef de gouvernement Marocain « pas du tout content », le journal se demande pourquoi les précédents premiers ministres Abderrahman El Youssoufi et Driss Jettou avaient bénéficié après leur départ « des faveurs » du Makhzen, alors que Benkirane risque de se trouver avec une « maigre » pension de 38.000 dirhams par mois.
Pour ne pas montrer que Benkirane était en train de « quémander » des faveurs en Haut lieu mais juste ses droits, le journal rappelle toutefois « la pension exceptionnelle » et « des hectares de terre fertile à Marrakech » accordés par le Palais Royal à El Youssoufi et Jettou respectivement.
Pour sortir de cette « impasse » invraisemblable, Benkirane aurait dû opter pour sa retraite de parlementaire sauf que la Caisse des retraites est en faillite, ajoute le journal.
Le pauvre Benkirane n’a apparement pas de bol !
Le journal a toutefois omis de rappeler à ses lecteurs que Benkirane est un homme d’affaires prospère avec des écoles privées et autres business. Il réside « gratos » dans une villa de son épouse dans le paisible quartier des Orangers, sis avenue Jean Jaurès. Il bénéficie entre autres d’une limousine du Makhzen et d’une dizaine d’agents d’autorité qui veillent sur sa sécurité 24/24 aux frais des contribuables, bien évidemment. Tout cela ne compte pas, semble-t-il.
Bref, la sagesse comme la racontait un diplomate français: au Maroc les gens qui ont une fois servi dans les rouges de l’administration publique refusent de lâcher « la bazoula » (le mamelon) du Makhzen.
Et pour ne pas faire l’exception par les temps qui courent, Benkirane donne l’impression d’un homme qui veut continuer « à gratter », même si cela contredit ses réquisitoires enflammés et populistes sur « bak sahbi » ou les passe-droits, le népotisme et le clientélisme…
« Nous sommes un peuple qui ne cille pas », disait le poète Irakien Ahmed Annaïmi. « نحن قوم لا يستحي ! »