USA: sommet international à Washington contre la violence extrémiste

La France surveille sur son territoire 400 cellules dormantes liées à l’EI ou à Al-Qaïda (Cazeneuve)

Dans la foulée d’attaques meurtrières en Europe et au Moyen-Orient, la Maison Blanche accueille à partir de mardi à Washington un sommet de trois jours pour « contrer la violence extrémiste », à laquelle des représentants de 60 pays devaient participer.

Annoncée par Washington en janvier, peu après les attentats de Paris, mais préparée de longue date, la réunion accueillera jeudi de nombreux ministres et responsables étrangers, notamment européens.

« Nous avons besoin de réponses qui aillent au-delà du niveau militaire, au-delà de la force », a déclaré Joe Biden, vice-président américain, lors d’une table ronde dans une annexe de la Maison Blanche, en ouvrant les travaux.

L’exécutif américain a été critiqué par des républicains pour le programme du sommet, qui ne se concentrerait pas assez sur la lutte contre l’islamisme radical ou des groupes extrémistes comme l’organisation l’Etat islamique (EI), a fortiori après les attentats de Paris et de Copenhague, ce week-end.

Pour les adversaires républicains de Barack Obama, tels le représentant Michael McCaul, le choix de parler d’extrémisme « violent » au lieu d' »islamiste » traduit en outre une incompréhension de la nature des menaces actuelles.

« Comment peut-on vaincre un ennemi qu’on ne nomme pas? » s’est interrogé l’élu.

Mais l’administration Obama argue que les attaques récentes ne peuvent trouver « absolument aucune justification » dans aucune religion.

« Nous sommes tous d’accord que les auteurs des attentats terroristes à Paris et ailleurs se disent musulmans, et que leur interprétation tordue de l’islam est leur motivation », a fait valoir un responsable américain dans une conférence téléphonique avec des journalistes, lundi. « Mais nous disons très, très clairement que nous ne pensons pas qu’ils représentent l’islam (…) Appelez-les comme vous voulez, mais nous, nous les appelons terroristes ».

Joe Biden a argué que la longue tradition d’assimilation des immigrés aux Etats-Unis pourrait être une raison pour laquelle le pays a été épargné du type d’attentats qui ont frappé récemment le Danemark, la France et la Belgique, ainsi que le Canada et l’Australie.

« Nous devons être réalistes »

Jeudi, le sommet réunira notamment Ban Ki-moon, secrétaire général des Nations unies, les ministres de l’Intérieur français et britannique, Bernard Cazeneuve et Theresa May, les ministres des Affaires étrangères de Jordanie et du Japon, Nasser Judeh et Yasuhide Nakayama, ainsi qu’Iyad Madani, secrétaire général de l’Organisation de la coopération islamique (OCI).

La Maison Blanche a pris soin de prévenir que la réunion visait à engager un mouvement de longue haleine, notamment contre la radicalisation, et n’était pas un sommet strictement focalisé sur l’EI.

« Nous devons être réalistes, c’est un investissement de long-terme », a dit l’un des responsables américains.

Parmi les objectifs déclarés, celui d’améliorer le partage d’informations et de bonnes pratiques, et d’encourager la collaboration entre société civile, communautés et secteur privé d’un côté, et autorités de l’autre.

Le président Barack Obama s’exprimera deux fois lors du sommet, mercredi et jeudi.

400 cellules terroristes surveillées en France

La France surveille des centaines de personnes qui seraient membres de possibles cellules dormantes pour des organisations terroristes telles que Al-Qaïda et l’État islamique, a déclaré le ministre français de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, lors d’une interview accordée à l’agence de presse Associated Press.

Le ministre a expliqué que ces surveillances représentaient « un enjeu important » pour les services du renseignement européens, à savoir arriver appréhender le moment où « quelqu’un se transforme d’un criminel acerbe ou citoyen désabusé en un terroriste », et « comment contrer ces premiers pas vers la radicalisation ».

Vente d’organes pour finance la guerre

L’ambassadeur d’Irak aux Nations-Unies a demandé au Conseil de sécurité mardi de se pencher sur les allégations selon lesquelles le groupe Etat islamique vendrait des organes prélevés sur des cadavres pour financer ses opérations, rapporte la chaîne américaine CBS.

L’ambassadeur Mohamed Alhakim a déclaré aux journalistes que, dans les dernières semaines, des corps portant des marques d’incisions chirurgicales ou sur lesquels manquent des organes ont été trouvés dans des fosses communes.

« Nous avons des corps. Venez et examinez-les. Il est évident que certaines parties manquent », a-t-il déclaré.

Il a également affirmé qu’une douzaine de médecins avaient été « exécuté » à Mossoul pour avoir refusé d’effectuer des prélèvements d’organes.

Article19.ma/i24news.tv