Après un long silence, le secrétaire général du Parti justice et développement (PJD), Abdelillah Benkirane, a fait une sortie tonitruante, dimanche à Fès à l’ouverture de la 13ème rencontre nationale de la Jeunesse de son parti.
Dans son intervention, Benkirane, qui a abordé les derniers développements politiques, le discours royal de la fête du Trône ainsi que les évènements d’Al Hoceima, a tenu à rappeler qu’il « n’abandonnera pas » l’activité politique.
« Je suis encore vivant, je jouerai mon rôle. S’il m’arrive par la volonté de Dieu ce qui arrive aux gens, je vois en vous mes égaux ou meilleurs que moi », a-t-il affirmé relevant qu’il avait quitté le pouvoir « la tête haute ».
Commentant pour la première fois les événements d’Al Hoceima, Benkirane a souhaité l’intervention du roi Mohammed VI pour résoudre cette crise.
« Le roi avec ses prérogatives se doit de mettre fin à ce qui arrive à Al Hoceima. Il le peut, car lorsque les choses deviennent difficiles pour nous, nous nous retournons vers lui », a-t-il souligné.
Et de s’interroger : « que serait-il arrivé si c’était le PJD qui dirigeait la région (du Rif) à la place du Parti authenticité et modernité ? ».
Selon Hespress, revenant sur « le blocage » qui avait marqué pendant 5 mois la formation du gouvernement et conduit à son limogeage de la primature, Benkirane a estimé que cette question exige l’ouverture d’une enquête sur l’ensemble des partis politiques à son origine.
Après s’être dit étonné de l’attachement à la participation de l’USFP à l’exécutif, un parti qui a dit vouloir défendre la cause nationale alors qu’il n’en était pas capable lors de la réunion de la jeunesse socialiste, il a exprimé « ses excuses » au Parti de l’Istiqlal s’il n’a pas pu entrer au gouvernement, car « beaucoup de choses nous rassemblent ».
Par ailleurs, le secrétaire général du PJD a renoué avec son langage habituel des « démons » et des « crocodiles », soutenant que son parti est visé par des « adversaires apparents et cachés, surtout les démons qui s’activent sans être vus et les crocodiles qui sautent sur les proies dans les étangs ».
« Si seulement, je me trompais lorsque j’ai dit qu’il y a des crocodiles et des démons au Maroc, mais pire il y a d’autres choses », a-t-il affirmé ajoutant qu’il n’a peur de personne en disant que « je mélange la religion et la politique ». « Je suis musulman et je ne connais que Dieu et que la victoire ne sera que par Dieu et si nous nous attachons à Dieu il n’y aura que la victoire de nouveau ».
Commentant le discours royal du trône, Benkirane a indiqué que dans « les circonstances difficiles actuelles je ne pourrais pas vous parler comme si de rien n’était » avant de souligner : « il y a des choses regrettables qui ont poussé S.M. le roi à tenir un discours dur sur les partis et l’administration ».
A cet égard, il a affirmé qu’il n’est pas possible pour « un peuple digne d’entendre ces propos (le discours royal) et de ne pas s’interroger si ce qui a été dit était juste ou non », soutenant que « si nous voulons oublier le passé et recommencer dès le début cela exige la détermination des fondements que nous devons poser avec S.M le roi pour repartir, car il n’y a aucun intérêt pour le pays sans que le roi en soit le dirigeant, même s’il nous gronde c’est notre roi ».
« Il n’est pas possible de se réjouir des propos durs (du roi) et celui qui le fait a besoin d’un psychiatre comme le docteur Saad Eddine El Othmani », a dit Benkirane ajoutant qu’il faut en tirer les conclusions afin de ne pas entendre à l’avenir des propos encore plus durs.
S’en prenant au Parti authenticité et modernité qui a été, selon lui, « crée en 2008, et a remporté les élections de 2009, et en 2011, après le séisme lequel a fait tomber beaucoup de têtes, il n’a pu décrocher aucune position honorable », il a accusé les dirigeants de ce parti d’avoir fui en 2011 comme ils ont fait lors des événements d’Al Hoceima vers les Etats Unis.
https://www.youtube.com/watch?v=g1nPYp188Yw&feature=youtu.be
Article19.ma