Plusieurs internautes ont échangé lundi sur le Net une vidéo montrant le leader de Hirak Rif, Nasser Zefzafi presque nu. La diffusion de cette vidéo a fait réagir de nombreux internautes et responsables qui se sont surtout interrogés « sur l’origine » de cette vidéo que ses diffuseurs ont prétendu avoir été filmée à l’intérieur de la prison d’Oukacha à Casablanca où est il est incarcéré.
Alyaoum 24 a pour sa part relayé un communiqué du Forum Alkarama des droits de l’homme imputant la responsabilité de la fuite de ladite vidéo à l’administration pénitentiaire et à la Brigade nationale de la police judiciaire de Casablanca qui avait maintenu Zafzafi en garde à vue du 29 mai au 5 juin dernier.
De son côté, le site « Febrayer » a rapporté les propos du ministre d’Etat chargé des droits de l’homme, Mustapha Ramid, que ce dernier a postés sur son compte Facebook.
« J’ai ressenti une grande douleur en regardant les images du détenu Nasser Zefzafi sur un site internet dans cette posture qui constitue une humiliation condamnable d’un citoyen isolé et ce quel que soit les faits qui lui sont reprochés. Il s’agit d’une vidéo dont nous ne connaissons pas jusqu’à maintenant où et dans quelles conditions elle a été filmée !», a écrit Ramid sur Facebook soulignant que seule la justice est autorisée à déterminer la partie auteure de cette vidéo et derrière sa diffusion dans un « mépris flagrant vis-à-vis de toutes les valeurs morales et des textes juridiques ».
Et d’ajouter : « sa diffusion représente une atteinte flagrante à la dignité d’un citoyen au point de sentir que ma dignité et celle de tous les citoyens ont été touchée. Ce qui me fait dire que je suis très en colère de ces enfantillages injustifiés ».
+ Jeux d’enfants…+
Le bâtonnier Mohamed Ziane, membre de la défense de Zafzafi, a, pour sa part, dénoncé dans une déclaration à Hespress la vidéo en question, estimant qu’il ne s’agit pas d’un acte innocent mais que sa diffusion a été décidée suite à des « instructions et à une politique systématique ».
Ziane a, en outre, appelé le ministre de la justice Aujar à présenter sa démission de son poste, qualifiant ladite vidéo de « jeux d’enfants ».
L’avocat Abdelaziz Nouidi a indiqué, quant à lui, à Noun Press que la diffusion de la vidéo montrant Zefzafi quasi-nu est condamnable.
« Je ne connais pas l’objectif derrière la fuite de cette vidéo mais dans tous les cas si le but était de prouver que Zefzafi n’a pas été torturé cela n’est pas vrai en ce sens que la vidéo en elle même montre un bleu sur le dos de la victime et constitue en soi une torture », a affirmé Nouidi.
Immédiatement après la diffusion de la vidéo, rappelle-t-on, le parquet près la cour de Casablanca, a publié un communiqué dans lequel il a annoncé qu’il a ordonné « l’ouverture d’une enquête approfondie pour élucider les circonstances de l’enregistrement de cette vidéo et la finalité de sa diffusion ».
De son coté, la Délégation générale de l’administration pénitentiaire et de la réinsertion a indiqué dans un communiqué que la vidéo publiée sur les réseaux sociaux n’a pas été filmée à l’intérieur de la prison, dénonçant sa « diffusion, sur des sites payés par des parties prétendant la défense des droits de l’Homme ».
https://www.youtube.com/watch?v=cysnczPxEfM