Actualité – Jettou tacle le gouvernement et lui reproche « la mauvaise gestion » des comptes spéciaux

Le président de la cour des comptes, Driss Jettou, a vivement critiqué le gouvernement à cause du niveau du déficit, sans précédent, enregistré au niveau du budget de l’Etat et de « la mauvaise gestion » des comptes spéciaux.

Jettou, qui présentait son rapport, mardi devant les membres deux chambres du parlement, a relevé les dysfonctionnements au niveau de la gestion des comptes spéciaux, particulièrement la multiplication de ces comptes aujourd’hui au nombre de 74 malgré leur réduction en vertu de la loi organique de la loi de finances 2015 et la rationalisation de certains d’entre eux au cours des dernières années.

Il a ainsi souligné que certains de ces comptes ont atteint à fin 2016 plus de 122 milliards de dirhams, attirant l’attention sur la faiblesse de leur exploitation notamment en ce qui concerne les besoins sociaux.

En ce sens, Jettou a rappelé que des besoins sociaux souffrent cruellement d’un manque de financement notamment les fonds de cohésion sociale ainsi que le compte spécial de la pharmacie de l’Etat et le fonds de développement industriel.

Concernant la mise en œuvre de la loi de finances 2016, il a noté que le déficit de trésorerie a atteint 56,40 milliards de dirhams, soit 1,4 pc du PIB contre 5,3 pc prévu par la loi de finances et 2,4 pc enregistré en 2015.

Le président de la cour des comptes a, en outre, souligné la nécessité pour le gouvernement de revoir son approche relatif au calcul du déficit et ce conformément à la nouvelle loi organique des lois de finance, relevant que la méthodologie utilisée par l’exécutif ne prend pas en compte certaines données comme les arriérées envers les entreprises et les dettes engendrées par l’excédent relatif aux impôts sur les sociétés et aux services à caractère commercial que l’Etat n’est pas parvenu à honorer.

Jettou a également relevé que le montant global des impayés par l’Etat envers les établissements et les entreprises publics a atteint à fin 2016 quelque 24,5 milliards de dirham pour ce qui est de la TVA, 7 milliards de dirhams comme arriérés, soulignant que ces dettes concernent essentiellement 6 entreprises publiques, à savoir, l’OCP, la société des autoroutes du Maroc, l’ONEE, l’ONCF, l’ONDA et la RAM.

Article19.ma