La Ligue amazighe des droits humains (LADH) a dénoncé, vendredi, les arrestations et les enlèvements des activistes du mouvement de protestation dans le Rif.
« La LADH considère les arrestations et les enlèvements, dont ont fait l’objet un grand nombre des détenus des protestations pacifiques dans le Rif, comme étant arbitraires, contraires à la constitution et aux lois du Royaume et comme étant en contradiction avec les engagements internationaux du Maroc en matière des droits de l’homme », souligne l’organisation dans un communiqué parvenu à Article 19.
Parmi les violations, la Ligue relève que les familles des prévenus n’ont pas été informées de la détention ou de l’incarcération de leurs enfants, l’usage de la violence et de la torture à l’encontre des détenus au cours et après leur arrestation et le non respect par certains médias officiels du principe de la présomption d’innocence garanti par la loi et la constitution.
La LADH appelle, en outre, l’Etat à entamer » un dialogue effectif et sérieux » avec les protestataires, à « écouter leurs revendications légitimes, à la libérer tous les prisonniers et à abandonner les poursuites à leur encontre » afin de créer une atmosphère propice à un dialogue national de réconciliation.
Elle dénonce, par ailleurs, « le silence des responsables gouvernementaux à l’égard des événements dans le Rif et l’accusation des protestataires de séparatisme, » appelant le gouvernement à présenter des excuses officielles aux martyrs du Rif qui ont sacrifié leurs vies pour l’intégrité territoriale du pays.
La LADH demande également de poursuivre en justice tous ceux qui sont « soupçonnés de torture à l’encontre des détenus » et ce en application des engagements de l’Etat marocain dans le domaine des droits de l’homme et de la convention internationale de lutte contre la torture.