L’organisation de protection des droits de l’Homme établie à Londres, Amnesty International (AI), a exprimé vendredi son inquiétude au sujet des « arrestations massives » de jeunes manifestants pacifiques à Al Hoceima.
« Les autorités marocaines ont mené une vague d’arrestations contre des dizaines de manifestants, militants et blogueurs, dans le Rif, au nord du Maroc, au cours de la dernière semaine, après des mois de manifestations pacifiques, » a indiqué AI dans un communiqué.
L’ONG souligne que certains manifestants détenus se sont vu refuser l’accès à leurs avocats pendant leur garde à vue. Certains «portent des marques visibles de blessure», selon des avocats cités par l’organisation.
Amnesty international craint également que les manifestants pacifiques et les blogueurs qui couvrent les manifestations sur les réseaux sociaux puissent être accusés « d’atteinte à la sécurité de l’Etat. »
«Nous craignons que cette vague d’arrestations ne soit une tentative délibérée de punir les manifestants du Rif après des mois de dissidence pacifique. Il est essentiel que les autorités marocaines respectent le droit à la liberté d’expression et de réunion», a souligné l’ONG londonienne.
+Les accusés doivent bénéficier d’un procès juste et équitable+
L’ONG a exhorté les autorités marocaines pour que les manifestants rifains en détention puissent bénéficier « d’un procès juste et équitable. »
Pour rappel, la vague de manifestations qui secoue Al Hoceima s’est répandue dans d’autres régions du pays et la tension s’est amplifiée, après l’arrestation du leader de la contestation pacifique Nacer Zefzafi, lundi dernier.
«Entre le 26 et le 31 mai 2017, les forces de sécurité ont arrêté au moins 71 personnes suite à des manifestations à Al-Hoceïma et dans les villes voisines d’Imzouren et Beni-Bouayach», affirme AI.
Au moins 33 personnes ont été inculpées par le procureur de la monarchie, à Al-Hoceïma.
Une demande de libérer 26 manifestants en détention préventive a été refusée et l’affaire a été ajournée jusqu’au 6 juin, relève AI.
«Beaucoup ont déclaré à leurs avocats avoir été insultés ou menacés de viol par les agents qui les ont arrêtés. D’autres ont déclaré qu’ils ont été forcés de signer des rapports d’interrogatoire falsifiés», rapporte Amnesty.