Plusieurs organisations du service public de santé britannique (NHS), dont des hôpitaux, ont fait l’objet d’attaques informatiques vendredi, les obligeant à annuler des rendez-vous, a annoncé le NHS.
« Un certain nombre d’organisations ont rapporté avoir été affectées par des attaques informatiques », a expliqué le NHS dans un communiqué, soulignant que « l’enquête en est à son début » mais que le virus concerné serait Wanna Decryptor.
Ce virus crypte les données contenues sur un ordinateur, afin d’exiger de son propriétaire une rançon en échange d’une clé de décodage.
« A ce stade, nous n’avons pas d’élément permettant de penser qu’il y a eu accès à des données de patients » a précisé le NHS.
Cette attaque n’était « pas spécifiquement dirigée contre le NHS et touche d’autres secteurs », a-t-il encore indiqué, sans donner de précision.
« On nous a dit d’éteindre tous nos ordinateurs, et le wifi de nos téléphones. Aucun ordinateur ne fonctionne actuellement », ont déclaré à une journaliste de l’AFP deux employées de l’hôpital St Bartholomew, à Londres, sous couvert d’anonymat.
Caroline Brennan, une Britannique de 41 ans est, elle, venue dans cet hôpital du coeur de la City pour rendre visite à son frère qui a subi une opération à coeur ouvert.
« Nous sommes arrivés à midi et ils nous ont dit qu’il était toujours en chirurgie même s’il devait normalement en être sorti depuis 8H du matin », a-t-elle expliqué à l’AFP.
« Puis à 13H (12H00 GMT), ils nous ont dit pour la première fois qu’il y avait un problème, que le système informatique était en panne et qu’ils ne pouvaient transférer personne tant que les ordinateurs ne marchaient pas », a-t-elle ajouté.
« Le problème pour nous c’est que nous n’avons su seulement il y a quelques minutes que mon frère était vivant et que ça allait », a-t-elle regretté après des heures d’inquiétude.
Plusieurs autres services hospitaliers à travers l’Angleterre ont fait état de problèmes avec leurs services informatiques.
Un porte-parole du Barts Health NHS Trust, à Londres, a expliqué avoir été dans l’obligation d’annuler des rendez-vous et a appelé les patients à se rendre « dans d’autres services du NHS », sur Twitter.
« Nous avons activé notre plan d’incident majeur pour nous assurer que nous pouvons maintenir la sécurité et le bien-être de nos patients », a-t-il expliqué.
« Nous sommes désolés de devoir annuler des rendez-vous de routine et demandons au public d’utiliser autant que possible d’autre services du NHS », a-t-il ajouté, soulignant que « les ambulances sont redirigées vers des hôpitaux voisins ».
Un peu plus tôt dans l’après-midi, le géant des télécoms espagnol Telefonica et plusieurs autres entreprises espagnoles ont annoncé avoir été victimes d’une cyberattaque.
A Madrid, le ministère de l’Energie a expliqué avoir eu « confirmation de différentes cyberattaques visant des entreprises espagnoles », par un virus de type « ransomware », qui bloque l’accès à des fichiers tant qu’une rançon n’a pas été versée.
Dans un communiqué, le ministère espagnol se veut cependant rassurant: « L’attaque a touché ponctuellement des équipements informatiques de travailleurs de différentes entreprises » et « elle n’affecte donc pas la prestation de services, ni l’exploitation des réseaux, ni l’usager de ces services ».
Le Centre cryptologique national espagnol (CCN) – division des services de renseignements en charge de la sécurité des technologies de l’information – a parlé d’une « attaque massive de ransomware », cryptoware ou « rançongiciel » en français, de type WannaCry.
L’attaque « touche les systèmes Windows en cryptant tous leurs fichiers et ceux des réseaux en partage », a expliqué le CCN.
Source: ladepeche.fr