Le chercheur en sciences politiques à l’université Mohammed V de Rabat, Idriss Benyaaqoub, en début de semaine, a fait une sortie médiatique originale en plaidant en faveur de « l’adhésion du Maroc au Commonwealth ».
Relevant le renforcement par le Maroc de ses relations avec les pays d’Afrique et son retour triomphal au sein de l’Union africaine (UA), Benyaaqoub souligne l’attrait qu’exerce le continent, eu égard à son potentiel et à sa richesse, sur les grandes puissances et sa division en raison de son passé colonial entre francophones et anglo-saxons regroupés au sein du Commonwealth.
Dans un article publié sur le site arabophone Hespress, le chercheur estime que le Commonwealth, qui a été établi en 1949, est « en phase actuellement d’intégrer en son sein des pays qui n’étaient pas parmi les anciennes colonies britanniques comme le Rwanda qui a rejoint le regroupement en 2009 et le Mozambique en 1995 ».
Des pays francophones ont également sollicité l’adhésion au Commonwealth comme l’Algérie, la Gambie et le Soudan du Sud, ajoute-t-il, relevant que la Grande Bretagne œuvre aussi, de son côté, à attirer de nouveaux Etats africains à son groupement comme le Togo.
Il estime également que la sortie de la Grande Bretagne de l’Union Européenne fait que le Commonwealth devient une priorité dans la politique étrangère britannique, notamment, aux plans économique et politique en vue d’en faire un ensemble international fort et intégré.
Relevant la faiblesse des échanges entre le Maroc et la Grande Bretagne ainsi que le niveau des investissements britanniques dans le royaume, le chercheur estime que le renforcement des relations entre Londres et certains pays africains pourra influer négativement sur les rapports politiques avec Rabat d’autant que la Grande Bretagne est une puissance militaire et est membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, sachant le rôle d’équilibre qu’elle pourra jouer concernant la question du Sahara marocain.
Bien que la Grande Bretagne se pose en compétiteur économique et politique du Maroc et de la France sur le continent, le chercheur estime qu’il est possible comme premier pas pour le royaume de demander la qualité de membre observateur au sein du Commonwealth et de nouer des partenariats économiques dans l’attente de parvenir à une adhésion complète à ce groupement.
+The Times They Are A-Changin’ +
Pour le chercheur l’adhésion du Maroc au Commonwealth lui donnera l’opportunité de jeter de développer des relations avec les pays des autres continents ce qui lui permettra de renforcer sa position au plan international tant aux plans économique que politique et de dépasser les pressions qu’il subit de l’Union européenne concernant l’agriculture et les phosphates.
Le Commonwealth, qui regroupe 52 Etats membres, pour la plupart, d’anciennes colonies britanniques, couvrent près de 30 millions de km2 sur l’ensemble de continents avec une population estimée à 2,328 milliards.