Le chef du gouvernement Saad Eddine El Othmani a donné des instructions fermes pour mettre sous embargo la publication, sur le site officiel du Parti justice et développement (PJD), du discours prononcé par le secrétaire général du parti, Abdelilah Benkirane, lors d’une réunion, jeudi dernier, du groupe parlementaire PJDiste, et ce, jusqu’au vote du parlement sur le programme de l’exécutif.
Selon le quotidien Al Akhbar, cet embargo sur le discours de Benkirane s’explique par la teneur des propos de Benkirane qui risquent d’embarrasser et de compliquer la tâche d’El Othmani à cette étape du processus constitutionnel d’investiture du gouvernement par le parlement.
Le nouveau chef du gouvernement est mécontent des fuites de certaines déclarations de Benkirane, lors de sa réunion avec les parlementaires du PJD, notamment ses attaques à l’encontre du ministre de l’éducation nationale, Mohamed Hassad, suite à la décision de ce dernier de revoir le contenu du livre scolaire de l’éducation islamique en réponse aux revendications des enseignants de philosophie. Selon Benkirane il s’agirait « d’une erreur ».
De son côté, une source proche de Benkirane a fait état de la colère de ce dernier à cause des propos d’El Othmani devant les parlementaires du PJD, vendredi dernier, notamment les raisons qu’il a invoquées pour expliquer son recul sur les conditions du secrétariat général du parti concernant la participation de l’Union socialiste des forces populaires au gouvernement et le renoncement à certains portefeuilles ministériels au profit du Rassemblement national des indépendants.
Selon le journal, Benkirane et de nombreux membres de la direction du parti estiment que les justifications avancées par El Othmani ne sont pas convaincantes et que le silence imposé au secrétaire général ne sera d’aucune utilité.
Des membres de la commission du PJD, qui a négocié avec El Othmani la formation du gouvernement que des PJDistes qualifient de « gouvernement d’humiliation », ont pris contact avec les jeunes du parti pour garder le silence et ne pas manifester leur mécontentement sur les réseaux sociaux.
